Le système financier canadien demeure vulnérable

Par La rédaction | 28 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

Le niveau élevé d’endettement des ménages et les déséquilibres sur le marché du logement demeurent « les principales vulnérabilités » du système financier au pays, a indiqué hier la Banque du Canada (BdC).

Dans sa dernière livraison de la Revue du système financier, la banque centrale précise que même si ces faiblesses restent importantes, l’amélioration de la conjoncture économique, les récentes modifications apportées aux politiques en matière de logement et la hausse des taux d’intérêt hypothécaires devraient néanmoins « contribuer à leur atténuation au fil du temps ».

« Notre système financier demeure résilient et se trouve renforcé par le raffermissement de la croissance et de la création d’emplois, mais nous devons continuer de surveiller de près les vulnérabilités financières », déclare le gouverneur de la BdC, Stephen S. Poloz, dans un communiqué.

BAISSE DES PRIX DE L’IMMOBILIER À TORONTO ET VANCOUVER?

Si le niveau de la dette des ménages par rapport au revenu n’a cessé de croître d’un océan à l’autre, l’activité hypothécaire s’est pour sa part grandement modifiée au cours de l’année écoulée, ce qui a notamment permis de constater « une hausse de la qualité des nouveaux prêts à rapport prêt-valeur (RPV) élevé », soit les prêts assortis d’une mise de fonds de moins de 20 %, relève la Banque.

Parallèlement, certains indicateurs font état d’un accroissement des risques associés aux nouveaux prêts hypothécaires à faible RPV, par exemple la proportion accrue de ce type de prêts accordés à des ménages lourdement endettés. Mais ce phénomène n’inquiète pas outre mesure la BdC, car elle juge que les modifications apportées récemment aux règles applicables aux prêts hypothécaires à faible RPV, qui prendront effet en janvier prochain, atténueront certains de ces risques à moyen terme.

L’institution fédérale dit en outre s’attendre à ce que les hausses des taux d’intérêt et la mise en place, à compter de l’an prochain, d’une nouvelle simulation de crise pour les prêts qui n’ont pas besoin d’être assurés, exercent une pression à la baisse sur les prix des grands marchés immobiliers au pays, en particulier ceux du Grand Toronto et du Grand Vancouver.

LA MENACE DE CYBERATTAQUES TOUJOURS BIEN PRÉSENTE

Autre grande « vulnérabilité » identifiée par la BdC : les cybermenaces et les interconnexions au sein du système financier continuent à faire l’objet d’un contrôle serré, notamment de la part des autorités de régulation. « Dans le cadre de ses activités de surveillance des infrastructures de marchés financiers essentielles, la Banque impose des normes rigoureuses de résilience aux risques. C’est ainsi qu’elle collabore avec des partenaires des secteurs financier et public pour renforcer la résilience des systèmes de paiement de base et pour que les principaux participants au système financier soient à même de reprendre rapidement leurs activités après une cyberattaque », souligne la banque centrale.

En conclusion, la BdC estime que les principaux risques qui menacent le Canada sont une profonde récession à l’échelle du pays et un recul de la croissance mondiale qui pourrait être déclenché par une forte perturbation financière dans un marché en émergence comme la Chine. Cependant, tempère-t-elle, la probabilité de voir de tels scénarios se concrétiser est plutôt à la baisse.

À noter que la Revue du système financier publiée hier contient également deux rapports rédigés par les spécialistes de la Banque : Donner des assises solides à un système bancaire plus résilient : la mise en place de Bâle III et Analyse des vulnérabilités des ménages à l’aide de données fines sur les prêts hypothécaires.

La rédaction vous recommande :

La rédaction