Le taux de propriété recule chez les jeunes Québécois

Par La rédaction | 4 Décembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le Québec accuse « un important retard » en matière de taux de propriété par rapport aux autres provinces canadiennes, selon une étude de la Fédération des chambres immobilières du Québec.

Selon les dernières données du Recensement de 2016, publiées par Statistique Canada en octobre dernier, seuls 61,3 % des ménages québécois étaient en effet propriétaires de leur logement en 2016, comparativement à une moyenne de 67,8 % dans le reste du pays.

Passant en revue les raisons possibles de cet écart, la FCIQ, qui regroupe les 12 chambres immobilières de la province ainsi que près de 13 000 courtiers immobiliers membres, estime que l’accession à la propriété demeure tout particulièrement difficile pour les jeunes Québécois. Entre 2011 et 2016, Statistique Canada a ainsi observé un recul de 2,5 % du taux de propriété chez les moins de 25 ans, de 2,8 % chez les 25-34 ans, de 2 % chez les 35-44 ans et de 0,4 % chez les 45-54 ans.

ENCOURAGER LES PREMIERS ACHETEURS?

Afin que les jeunes ménages puissent bénéficier d’un meilleur accès à la propriété, la FCIQ rappelle qu’elle milite depuis plusieurs années pour qu’une exonération des droits de mutation soit accordée aux premiers acheteurs. Au Québec, précise-t-elle, « cette mesure s’articulerait autour d’un crédit d’impôt remboursable lors de l’acquisition d’une première propriété et favoriserait un rattrapage au chapitre du taux de propriété de la province ». De plus, à l’instar de l’Association canadienne de l’immeuble, elle propose également une réforme du Régime d’accession à la propriété.

Parmi les principaux facteurs susceptibles de justifier l’écart existant entre la Belle Province et le reste du Canada, deux en particulier ont retenu l’attention des économistes de la Fédération : la composition des ménages et le coût d’opportunité lié à la propriété. Le premier explique en partie le retard du Québec dans ce domaine.

La raison? Les ménages formés d’une seule personne sont plus courants au Québec (33 %) qu’ailleurs au pays (28 %). « Comme il est plus difficile d’économiser la mise de fonds requise à l’achat d’une propriété pour une personne célibataire que pour un couple, il n’est pas surprenant que l’on observe un taux de propriété plus faible au Québec », commente Paul Cardinal, directeur Analyse du marché à la FCIQ.

EN RÉGION, LA SITUATION EST IDENTIQUE

De même, le coût d’opportunité lié à la propriété, c’est-à-dire la somme mensuelle supplémentaire qu’un ménage locataire doit s’attendre à débourser pour devenir propriétaire, semble lui aussi influencer le taux de propriété. Dans ce domaine, la Fédération estime que plus le coût d’opportunité lié à la propriété est élevé, plus le taux de propriété est faible. Or, au Québec, l’écart entre les coûts associés à la propriété et ceux associés à la location est souvent plus grand qu’ailleurs au pays, observe-t-elle.

« Bien que l’écart s’amoindrisse depuis 1971, le Québec se situe encore aujourd’hui bien en deçà de la moyenne nationale. Le taux de propriété des six régions métropolitaines ne fait pas exception, tout particulièrement celles de Montréal et de Sherbrooke, qui affichent les plus faibles proportions de ménages propriétaires de toutes les régions du Canada en 2016 », conclut Paul Cardinal.

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