L’économie américaine ne va pas si mal, estime Warren Buffett

Par La rédaction | 1 mars 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Warren Buffett attends the premiere of « Wall Street: Money Never Sleeps » at the Ziegfeld Theatre on September 20, 2010 in New York City. *** Local Caption ***

L’économie américaine se porte « beaucoup mieux » que ne le disent les aspirants candidats à la Maison-Blanche et « les bébés qui naissent aujourd’hui aux États-Unis sont la génération la plus chanceuse de l’histoire », soutient Warren Buffett.

Dans sa lettre annuelle aux actionnaires (en anglais seulement) publiée samedi, le milliardaire âgé de 85 ans souligne que les discours négatifs concernant la situation économique, la réforme du système de santé et la montée des inégalités risquent d’inciter les électeurs à avoir une vision pessimiste de l’avenir.

« C’est une année d’élection et les politiciens ne peuvent s’empêcher de parler des problèmes du pays (qu’ils sont bien sûr les seuls à pouvoir régler) », ironise-t-il dans ce document adressé aux actionnaires de Berkshire Hathaway, qui emploie plus de 360 000 personnes et détient aussi des parts importantes dans diverses compagnies, comme Coca-Cola, American Express, Ketchup Heinz et IBM, entre autres.

« NE PARIEZ PAS CONTRE L’AMÉRIQUE »

L’homme d’affaires lance également un avertissement aux candidats engagés dans la course à la Maison-Blanche, les enjoignant de « ne pas parier contre l’Amérique ».

« Du fait de ce bruit de fond négatif, beaucoup d’Américains pensent que leurs enfants ne vivront pas aussi bien qu’eux-mêmes, écrit Warren Buffett. Or, soutient-il, cette impression est totalement fausse » et les nouveau-nés américains d’aujourd’hui sont au contraire « les plus chanceux dans l’histoire », car ils pourront profiter de plus de biens et de services que leurs prédécesseurs.

Faisant allusion au discours sur le déclin de l’Amérique porté par les candidats aux primaires républicaines, le milliardaire explique que « pendant 240 ans, ce fut une terrible erreur de parier contre l’Amérique et ce n’est pas le moment de commencer. La poule aux œufs d’or américaine de l’innovation et du commerce continuera de pondre des œufs plus nombreux et plus grands ».

COCA-COLA, CAROTTES ET BROCOLIS

Cette année, Warren Buffett avait innové en assurant pour la première fois une rediffusion intégrale des débats en streaming en partenariat avec Yahoo!, rapporte l’Agence France-Presse, qui précise que l’octogénaire voulait ainsi montrer à ses actionnaires qu’il n’avait pas perdu raison ni « basculé dans un monde imaginaire ».

Dans sa lettre, précise l’AFP, il révèle d’ailleurs ses « secrets » pour rester en bonne forme : boire autant de Coca-Cola qu’un joueur de football et manger des carottes et des brocolis. « C’est une vérité fondamentale! », assure-t-il.

La missive annuelle du milliardaire « est l’un des documents les plus lus dans le milieu des affaires en raison de sa réussite en tant qu’investisseur et de son talent pour expliquer des sujets compliqués avec des termes simples », souligne Associated Press.

Encadré

Le bénéfice trimestriel de Berkshire Hathaway a bondi

La compagnie a annoncé samedi une hausse de 32 % de son bénéfice trimestriel, qui reflète à la fois l’amélioration des résultats de ses activités d’assurance et la croissance de ses plus-values financières, rapporte Reuters.

Sur les trois derniers mois de 2015, le conglomérat a ainsi réalisé un bénéfice net de 5,48 milliards de dollars (3,33 dollars par action de catégorie A), contre 4,16 milliards (2,52 dollars par action A) un an auparavant.

UN PORTEFEUILLE DE PLUS DE 100 G$

Son bénéfice d’exploitation trimestriel a par ailleurs augmenté de 18 % à 4,67 milliards de dollars (2,84 dollars par action), comparativement à 3,96 milliards (2,41 dollars par action) au quatrième trimestre 2014.

Berkshire Hathaway possède un portefeuille de plus de 100 milliards de dollars d’investissements, dont des participations dans American Express, Coca-Cola, IBM et Wells Fargo. Fin décembre, sa trésorerie s’élevait à 71,73 milliards de dollars, mais la compagnie en a utilisé une partie en janvier pour racheter le groupe Precision Castparts, la plus importante acquisition qu’elle a jamais conclue (37,2 milliards).

La rédaction