Les actions canadiennes encore sous les nuages

Par Ronald McKenzie | 8 juillet 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le marché canadien des actions pourrait glisser pendant encore quelques mois, estiment la majorité des gestionnaires sondés par l’agence Reuters.

Les plus pessimistes prévoient que le S&P/TSX, déjà mis à mal depuis son sommet de mars, cédera 10 % entre juillet et octobre prochains. Ce n’est qu’à l’automne qu’il commencera à reprendre du tonus.

Trois facteurs justifient leurs craintes : les difficultés que pourrait connaître la zone euro avec la Grèce, la stagnation de l’économie américaine et le ralentissement de la demande mondiale pour les produits de base et l’énergie. Kate Warne, du courtier Edward Jones, croit que le « fléchissement de la croissance en Chine », notamment, fera mal au Canada.

Elle rappelle que la belle tenue du S&P/TSX au cours du dernier trimestre de 2010 et du début de 2011 a été causée en partie par le lancement, aux États-Unis, du second volet du programme d’assouplissement quantitatif. Or, cette politique de stimulation économique touche à sa fin et il n’est pas certain qu’un troisième effort sera mis en oeuvre. Cela pourrait provoquer un ressac des actions canadiennes. « Cette incertitude est déjà intégrée dans les cours, mais lorsqu’on fait une annonce officielle, les marchés peuvent devenir volatils », analyse Douglas Rowat, spécialiste principal des actions à HSBC Canada.

Plusieurs des gestionnaires interrogés voient le S&P/TSX descendre à 11 500 points, soit le niveau qu’il affichait en août 2010. Au moment de mettre en ligne, l’indice phare de la Bourse de Toronto se situait à 12 960 points.

Actions canadiennes « survendues » Quand même, plusieurs experts sondés par Reuters affirment que les actions canadiennes ont fini de reculer, ou presque. C’est l’opinion de Ron Meisels, président du cabinet Phases & Cycles. « Le creux de 12 763 points atteint le 20 juin dernier devrait fournir un bon support », dit-il. Plus de 75 % des actions canadiennes se négocient sous leur moyenne mobile de 200 jours, fait-il remarquer. Selon lui, elles sont « survendues ». Les grands investisseurs pourraient y voir un signal d’achat favorable et en profiteraient pour prendre position.

D’autres gestionnaires, comme Gavin Graham, sont persuadés que les États-Unis n’auront d’autre choix qu’aller de l’avant avec un troisième volet de leur programme d’assouplissement quantitatif. Entre-temps, les investisseurs devront composer avec des cours qui risquent de s’affaiblir, prévient le président de la maison Graham Investment Strategy.

Les secteurs qui pourraient écoper sont les plus imposants sur le marché canadiens : les banques, l’énergie et les produits de base.

Déjà, les reculs dans ces secteurs « ont amélioré les évaluations », dit Elvis Picardo, stratège à la firme Global Securities. Cela peut créer des aubaines qui attireront les investisseurs institutionnels dont les réserves de liquidités sont impressionnantes, note-t-il.

Ronald McKenzie