Les Américains épargnent 2 fois plus que nous, c’est tout un renversement de tendance

16 septembre 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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The stars and stripes with dollar bills of the USA

Les Américains, consommateurs à l’extrême depuis 20 ans, passent à l’épargne.

Le taux d’épargne aux États-Unis est passé de 1,75 % avant la crise à 6,4 % en août 2010, écrit Wiiliam André Nadeau, gestionnaire de portefeuille et fondateur du cabinet Orientation Finance. Malgré l’endettement croissant du gouvernement américain en 2010, la population a des craintes qu’une crise de financement se produise, comme c’est le cas de certains pays autour de la Méditerranée. Le gouvernement japonais est beaucoup plus endetté que celui des États-Unis, toutefois il se finance à même l’excès de l’épargne intérieure. Ce n’est pas le cas pour les États-Unis qui dépendent de la Chine et de plusieurs autres pays. Heureusement que ce changement de tendance change maintenant.

Il est vrai que la vitesse actuelle de l’accroissement de la dette du gouvernement américain est menaçante puisqu’elle atteindra 100 % du PNB d’ici 2 ans.

La bonne nouvelle est que le total de l’endettement incluant le gouvernement, les entreprises et les particuliers aux États-Unis a augmenté pour environ 600 milliards $ de moins que l’accroissement de l’épargne totale, réduisant la dépendance vis-à-vis de l’étranger pour se financer.

Les entreprises américaines sont en surplus d’épargne depuis plusieurs années. Les particuliers sont de moins en moins endettés : ils réduisent fortement l’utilisation de leurs cartes de crédit, et préférèrent même l’épargne à l’achat de maison, ce qui nuit à la construction. L’investissement résidentiel n’a plus la cote chez les Américains.

Après les grandes récessions et les crises, d’importants changements se produisent dans les habitudes de consommation et d’investissement.

Les Américains se remettent à épargner comme le font les Français, les Allemands et les Japonais depuis longtemps. Souhaitons que ce niveau d’épargne se maintienne à long terme.

Comme le Canada n’a pas subi l’ampleur de la crise de la même manière que les É.-U., les habitudes de consommations et d’épargne n’ont pas changé. Avant la crise, le niveau d’épargne était le même que celui des Américains. Il est à peine plus élevé aujourd’hui et en chute libre avec 2,8 % depuis la fin 2009 où il était de 5 %. Les Canadiens reviennent à leurs vielles habitudes.

Pensez-y ! Même un niveau d’épargne de 6 % reste faible. L’idéal serait qu’il avoisine 15 % du revenu par année.

Le contenu de cette chronique a été gracieusement fourni par le cabinet Orientation Finance.