Les attentes de rendement varient selon l’expérience récente

21 avril 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Quand la récente expérience de rendement a été mauvaise, les investisseurs ont tendance à anticiper un faible rendement à long terme, la réalité à long terme est différente, écrit William André Nadeau, gestionnaire de portefeuille et fondateur du cabinet Orientation Finance.

La CDPQ Avec le faible rendement de la Caisse de dépôt et placement du Québec en 2008 et 2009, les attentes de rendement à long terme qui sont de 7 % l’an sont remises en question. Des pressions de la part d’actuaires et d’autres experts pour projeter 4 % ou 5 % l’an pour futures décennies sont nombreuses. Pourtant le rendement, à long terme depuis 1966, a été de 8,3 % par année.

Le rendement très négatif de 2008 et la faible reprise de 2009 sont-ils les responsables de la modification de ces attentes ?

Les investisseurs Avant l’éclatement de la bulle technologique en 2000, les rendements des indices boursiers de la décennie 90 variaient entre 10 % et 20 % l’an. Un grand nombre d’investisseurs anticipaient, pour la décennie 2000, des rendements de 20 % tout simplement parce que l’expérience trop positive de la décennie 90 était projetée dans la perception de ces investisseurs comme une continuité de ces rendements hors normes dans l’avenir.

La réalité est différente À long terme, les cours des bourses suivent la croissance des profits. Depuis 1802, le rendement de la bourse américaine incluant les dividendes a été de 7 % l’an après inflation.

Si l’inflation atteint 3 % l’an la prochaine décennie, un rendement historique normal serait de 10% l’an pour les indices boursiers. Les études de www.osam.com ont montré que lors des périodes où la moyenne mobile de rendement des indices boursiers a été la plus faible sur 10 et 20 ans, le rendement de la décennie suivante a été plus élevé que la moyenne historique.

Le cerveau humain est programmé pour vous convaincre que votre expérience à court terme vaut plus que le vécu à long terme.

Montagnes russes Les marchés financiers sont fortement stimulés à court terme par des décisions émotives. Ils sont le reflet des décisions rationnelles à long terme. Si votre expérience des trois dernières années signifie une forte baisse des valeurs, et que votre cerveau réussis à vous convaincre que les trois dernières années sont plus fidèles qu’une nouvelle réalité future, vous serez tenté d’être beaucoup plus conservateur dans vos attentes de rendements futurs.

Des conséquences importantes pour vos prises de décisions en placement Je pense qu’il est primordial pour les investisseurs, courtiers et gestionnaires de réfléchir sur ce comportement, car les conséquences peuvent être positives ou négatives. Si vous êtes trop optimiste, vous serez plus serein dans vos prévisions. Mais attention ! Êtes-vous maintenant trop conservateurs dans vos prévisions ? Avez-vous modifié votre politique de placement pour passer par exemple d’une allocation en actions de 75 % à 30 % seulement à cause de votre récente mauvaise expérience ? Les actions sont, tout de même, l’un des meilleurs placements.

« Pas rentable d’investir dans les actions. J’y perds constamment depuis 10 ans » Si ce fut votre cas et que vous avez liquidé vos actions à la fin 2008, vous avez alors manqué l’une des plus puissantes reprises boursières depuis 100 ans. Vous allez possiblement manquer le rendement élevé des actions durant le nouveau cycle économique qui a pris forme à l’été 2009. Ces cycles ont une durée moyenne de 7 ans.

Recherche de l’équilibre: attention aux convictions Je vous invite à examiner à long terme le rendement des différentes classes d’actifs, selon ce tableau d’Andex charts. Vous constaterez que le rendement, à très long terme, d’un portefeuille équilibré est de 8,7 % l’an avec un taux d’inflation de 3 %, que les actions ont offert le meilleur rendement et que le portefeuille équilibré a eu le meilleur équilibre entre risque et rendement.

Si un investisseur est rigoureux dans sa politique de placement il maintiendra le cap à long terme.

Le contenu de cette chronique a été gracieusement fourni par le cabinet Orientation Finance.