Les banques canadiennes, mieux que les autres

Par Sophie Stival | 21 septembre 2009 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La bonne tenue du système financier canadien durant la crise ne tient pas seulement à la saine situation économique et financière qu’affiche notre pays depuis quelques années.

C’est du moins l’opinion de Mark White, surintendant auxiliaire au Bureau du surintendant des institutions financières (OSFI). Dans une allocution présentée à New York dans le cadre de la conférence des banques centrales présentée par RBC Marchés des capitaux, il a tenu à remettre les pendules à l’heure.

Selon l’OSFI, la solidité du système bancaire canadien repose essentiellement sur:

  • La capacité de nos banques à reconstituer leurs fonds propres sans recourir aux fonds publics.
  • L’obtention de financement sans l’appui de garanties gouvernementales ou l’augmentation de l’assurance-dépôts.
  • Le maintien d’un niveau de rentabilité qui, conjugué à la remise à flot des fonds propres, a soutenu l’expansion du crédit, le versement continu de dividendes ainsi que des niveaux élevés de fonds propres de qualité.

«Le succès du Canada […] témoigne d’un système financier solide et bien réglementé, ainsi que d’une bonne gestion des institutions bancaires», ajoute l’ancien cadre de RBC Marchés des capitaux.

Facteurs de réussite du CanadaPlusieurs facteurs ont précipité la crise bancaire mondiale, croit-il. La réglementation est au cœur de la problématique. Le principal objectif de l’OSFI a toujours été la protection du déposant. En gros, un organisme de réglementation efficace n’assouplit pas ses règles «dans le but d’attirer des entreprises étrangères ou de favoriser les objectifs des établissements qu’il encadre si ces objectifs ne sont pas compatibles avec les visées réglementaires prudentielles».

Au Canada, les groupes de services financiers (firmes de courtage) sont dirigés par des institutions bancaires et ils sont assujettis généralement aux règles de l’OSFI. De même, notre pays impose une limite en matière de levier. Mais contrairement aux É-U, la mesure du levier (ratio de l’actif sur les fonds propres) inclut chez nous certains postes hors bilan (instruments dérivés) qui rendent mieux compte de la pression économique que peut ressentir une banque.

Enfin, une réglementation efficace en est une qui ne se fie pas aux aléas de l’économie (anticyclique). Ceci permet de créer des réserves en période de prospérité dans lesquelles l’on peut puiser durant les périodes plus difficiles (ralentissements).

Sophie Stival