Les banques lancées dans une course aux brevets

Par La rédaction | 16 avril 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un récent article du Financial Post donne un aperçu des ambitions d’innovations technologiques des banques à partir des nombreux brevets qu’elles ont déposés au cours des dernières années.

La banque TD a été particulièrement active depuis qu’elle a amorcé son virage vers l’innovation il y a cinq ans. Elle dépose maintenant entre 40 et 50 demandes de brevet par année, selon Josh Death, vice-président associé, services juridiques, propriété intellectuelle et innovations brevetables à TD. Auparavant, la banque en déposait en moyenne une seule par année.

Rappelons-le, les brevets donnent aux compagnies un droit exclusif de fabriquer, utiliser et vendre leurs inventions pendant un certains temps. Cela pourrait procurer un avantage compétitif intéressant à certaines banques. Par ailleurs, un brevet ne mène pas toujours à une innovation au bout du compte. Certains ne font que protéger l’amélioration de systèmes existants, alors que d’autres brevets pourraient éventuellement être monnayés.

RECHERCHE INNOVATION DÉSESPÉRÉMENT

Reste que ces informations offrent de bonnes indications quant à la direction que prennent actuellement les recherches de ces entreprises.

En mars 2018, un brevet octroyé aux États-Unis à TD couvrait des systèmes et des méthodes pour fournir des avis de relevés de compte dans un environnement de réalité augmentée. On entend par là une technologie capable de superposer des images générées par ordinateur au monde réel, lorsque ce dernier est regardé avec un téléphone intelligent ou des lunettes intelligentes.

En janvier 2018, un autre brevet de TD portait sur des demandes de paiement basées sur la reconnaissance d’image. Celui-ci pourrait inclure un processus de reconnaissance faciale pour identifier l’une des parties de la transaction.

LA RUÉE VERS LES CHAÎNES DE BLOCS

Bien sûr, les fameuses « chaînes de blocs » sont aussi très populaires et pas à cause des cryptomonnaies. En combinant les brevets et les demandes publiés, une étude présentée en janvier par la firme d’avocats Envision IP montrait que l’industrie financière dominait la liste des propriétaires de brevets reliés aux chaînes de blocs. Aux États-Unis, Bank of America en détenait 43, Mastercard 27 et TD Bank 11.

RBC a déposé en septembre 2017 un brevet aux États-Unis décrivant une plateforme de notation de crédit qui serait bâtie sur le principe des chaînes de blocs. Les dossiers de crédit seraient enregistrés en utilisant des blocs d’information, qui formeraient la chaîne de blocs. Ces derniers seraient liés par des données utilisées pour l’identification. Les dossiers de crédit stockeraient de l’information sur les emprunteurs, qui les aideraient à calculer leur cote de crédit.

RBS a aussi déposé en mars 2018 un brevet pour un système et une méthode visant à présenter des visualisations dynamiques. Cela aiderait à traduire des données complexes et des informations financières dans des formes visuelles faciles à comprendre.

ACCÉLÉRER LE PAS

Certains n’en continuent pas moins à trouver que les banques n’appuient pas assez sur l’accélérateur dans le virage numérique et technologique. Accenture a récemment réalisé un sondage auprès des dirigeants de 80 banques nord-américaines, et 80 % d’entre eux croient que l’existence même de leur institution pourrait être menacée si elle ne modernisait pas ses technologies pour être plus flexible et capable de soutenir une bonne vitesse d’innovation.

Les coûts d’opération, la pression des fintech et une menace de concurrence de la part des géants technologiques tel Amazon poussent les banques à innover. Reste à voir combien de ces brevets se transformeront bel et bien en produits ou services concrets apportant de la valeur aux banques et à leurs clients.

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