« Les conseillers ne sont pas des ‘vendeux’ de produits »

Par Christine Bouthillier | 30 mai 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Homme devant un écran virtuel affichant des applications.
Photo : Warakorn Harnprasop / 123RF

« Ne commettez pas l’erreur de tout miser sur Internet! Ne commettez pas l’erreur de priver les épargnants de nos conseils! »

C’est le message qu’a lancé au gouvernement provincial Mario Grégoire, président du conseil d’administration et directeur général du Conseil des professionnels en services financiers (CDPSF), alors qu’il s’adressait aux délégués régionaux du conseil lors de son colloque annuel.

M. Grégoire profite de la révision actuelle de la Loi sur la distribution de produits et services financiers (loi 188) pour avertir le ministère des Finances des dangers de la vente de produits financiers sur le web.

« Les épargnants ont besoin de guides financiers. […] Ils ont parfois des besoins qu’ils ignorent eux-mêmes! », mentionne-t-il.

Il rappelle que « jamais Internet ne pourra faire savoir au client qu’ils sont devenus partenaires pour l’avenir et sentir le poids de cette responsabilité sur ses épaules ».

« Nos professionnels ne sont pas des ‘vendeux’ de produits financiers », ajoute-t-il.

OUI AUX CONSULTATIONS

Mario Grégoire admet que les épargnants ont accès à davantage d’information financière avec le web, mais précise que cela ne fait pas d’eux des experts.

« Pensez-vous qu’un médecin acceptera un jour de faire un examen au téléphone ou en clavardant sur Internet? Bien sûr que non! Votre santé est trop importante pour ça… Et votre santé financière, elle? », demande-t-il.

En ce sens, il salue la décision du ministre des Finances de tenir des consultations sur la révision de la loi 188.

GARDER LE MOUVEMENT ASSOCIATIF VIVANT

Plus tard au cours du colloque, alors qu’il s’adressait à l’ensemble des membres du CDPSF, Mario Grégoire a prévenu que son association « défendrait bec et ongles sa capacité d’être un mouvement associatif représentatif à l’échelle du Québec » et sa « mission de formation continue », quoi qu’il soit décidé dans la nouvelle loi 188.

Rappelons que le CDPSF est issu de la migration en 2014 des sections régionales de la Chambre de la sécurité financière vers une entité distincte : le conseil.

Pour M. Grégoire, la contribution des sections régionales à la CSF pendant 15 ans se résume à deux aspects : une représentativité de l’industrie fondée sur un enracinement régional développé partout au Québec et une mission de formation continue.

« Tous doivent comprendre que le CDPSF n’a pas laissé ces actifs fondamentaux à la table de la CSF. Nous avons prêté nos actifs à la Chambre avec plaisir pendant plus de 15 ans. Cependant, ne faites pas erreur. Ces actifs ont migré au conseil en même temps que les sections régionales de la Chambre. Nous les avons conservés », affirme le DG.

« En tant que membres de la profession, je pense que nous avons une responsabilité, celle de transmettre à la relève une industrie qui a les moyens de se prendre en mains », conclut-il.

Christine Bouthillier

Titulaire d’un baccalauréat en science politique et d’une maîtrise en communication de l’Université du Québec à Montréal, Christine Bouthillier est journaliste depuis 2007. Elle a débuté sa carrière dans différents hebdomadaires de la Montérégie comme journaliste, puis comme rédactrice en chef. Elle a ensuite fait le saut du côté des quotidiens. Elle a ainsi été journaliste au Journal de Montréal et directrice adjointe à l’information du journal 24 Heures. Elle travaille à Conseiller depuis 2014. Elle y est entrée comme rédactrice en chef adjointe au web, puis est devenue directrice principale de contenu de la marque (web et papier) en 2017, poste qu’elle occupe encore aujourd’hui.