Les conseillers se donnent enfin une voix

Par Christian Benoit-Lapointe | 23 novembre 2005 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(23-11-2005)Une nouvelle association, les Conseillersindépendants regroupés du Québec(CIRQ), entend prendrela parole pour défendre les intérêts des conseillers, espérantainsi combler un vide que les récents scandales ont particulièrementmis en évidence.

Depuis les six derniers mois, un petit groupe de conseillers s’est réunià quelques reprises pour jeter les bases du regroupement. L’organisme,lancé officiellement le 23 novembre dernier, recrute des conseillersdans les domaines de l’assurance de personnes et des fonds d’investissement,qu’ils soient indépendants ou au service d’un réseau.

Pour Rodrigue Julien, assureur vie agréé et un des initiateursde cette mobilisation, ce regroupement est essentiel. «On croyait quela Chambre de la sécurité financière avait un double mandat,soit de défendre les intérêts de ses membres et ceux dupublic, mais on s’est aperçu qu’elle n’en avait qu’unseul, celui de défendre le public. Il y a donc un grand vide àcombler.»

Le CIRQ compte donc prendre le porte-voix afin que les conseillers se fassententendre. «Nous allons défendre les intérêts socioéconomiquesdes membres en faisant des représentations auprès des autoritésréglementaires, en communiquant avec le public et les médias eten prenant position dans certaines situations.»

À court terme, le CIRQ a l’intention de se concentrer sur ce mandatde représentation, mais les gens qui en feront partie pourront évidemmentle façonner en fonction de leurs préoccupations et de l’évolutionde l’industrie. À moyen ou à long terme, la question del’assurance responsabilité professionnelle pourrait toutefois revenirsur le tapis, estime M. Julien. «Avec la hausse récente des primes,on pourrait songer à mettre sur pied une mutuelle, un peu comme les avocatsl’ont fait. Or on sait que, depuis environ quatre ans, ils ne paient plusde primes parce que leur fonds accumulé est assez important.»

Le Regroupement n’a ni permanence ni bureau. Son centre névralgiquesera le site Internet www.regroupement.ca,à partir duquel les conseillers pourront devenir membres et êtreinformés de ses activités ou de ses rencontres. «Avant mêmeque le site soit en ligne, on avait déjà près d’unecentaine de membres, dont huit personnes qui m’ont mentionné leurintérêt quant à travailler pour l’association»,se réjouit M. Julien.

N’ayant pas de dépenses fixes à supporter, le CIRQ ne demandeaucuns frais d’adhésion. Il est toutefois à la recherched’une vingtaine de conseillers qui seraient prêts à donner1 000 $, deux conseillers ont déjà contribué en ce sens.Les instigateurs espèrent donc que suffisament de conseillers appuierontla démarche du CIRQ pour y adhérer et ainsi donner une voix forteet crédible aux représentants de l’industrie des servicesfinanciers.

Christian Benoit-Lapointe