Les écho-boomers à la rescousse du marché résidentiel ?

Par Yves Rivard | 16 juin 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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De nouveaux superhéros seraient sur le point de sauver le marché résidentiel canadien, et peut-être même l’économie générale du pays. Ils ont pour nom les écho-boomers. Ils sont de la génération 20-38, seraient plus nombreux que les 10 millions de babyboomers et pourraient représenter la bouée de sauvetage du marché, du moins à court terme. Garry Marr, du Financial Post, vient de signer un article sur le sujet.

On y cite Robert Kavcic, économiste rattaché à la BMO, qui contextualise cette hypothèse de sauvetage en arguant que le marché canadien n’a souvent été analysé qu’en fonction des alertes à la surévaluation et des guerres de taux et de conditions hypothécaires. Cela aurait diminué l’importance de la démographie dans le calcul global. Celui-ci serait donc à revoir.

Selon M. Kavcic, l’émergence des écho-boomers augurerait de beaux jours pour l’économie en général, mais, à l’instar du marché résidentiel, cette vague serait destinée à se résorber puisque la cohorte suivante ne serait pas aussi importante, démographiquement parlant. « Pour les prochaines années, il y a une population suffisante pour soutenir celle qui part à la retraite, mais si on porte le regard au-delà de 2018, la majorité des baby-boomers auront 65 ans, et derrière les écho-boomers se trouve un trou significatif en termes démographiques », note l’économiste.

Il ajoute que « si le nombre de naissances recensé pour les baby-boomers s’avère beaucoup plus bas que celui de la génération de leurs parents, cet écart a été comblé par l’immigration, qui est concentrée parmi les 20-38 ». Bien que d’autres facteurs aient contribué à l’effondrement du marché en 1989, M. Kavcic note toutefois qu’un déclin de la population des 25-34 a été observé dans les années 90. « Fait intéressant, c’est seulement lorsque ce groupe a commencé à connaître une expansion, soit autour de 2002, que les marchés financiers haussiers ont réellement débuté leur ascension, aidés en cela par l’immigration », note-t-il, ajoutant du même souffle que les directeurs de politique devraient prendre davantage en considération le plein emploi que la population âgée de plus de 65 ans. « Ça va pour l’instant, mais ça changer considérablement », affirme ce dernier.

« Encore cinq ans »

Même son de cloche chez Doug Norris, démographe en chef chez Environics Analytics, qui croit aussi que les écho-boomers et l’immigration ont joué un rôle prépondérant dans la bonne performance du marché. Il émet toutefois des réserves quant à la longévité de cet apport. « Si la tendance se maintient, le marché sera tiré vers le haut, notamment en raison des immigrants qui arrivent alors qu’ils ont l’âge de former des familles et de devenir propriétaires. Je crois que ce boom a encore cinq années devant lui ».

L’article mentionne également Phil Soper, chef de la direction, Royal LePage Real Estate Services, qui a révélé qu’en vertu d’un sondage maison mené l’an dernier, la demeure par excellence des écho-boomers serait une maison individuelle située en banlieue plus retirée. Une révélation surprise, selon ce dernier : « On s’attendait davantage à un cadre urbain. Cela devrait contribuer à maintenir les prix pour ce type de résidence ».

Yves Rivard