Les fondateurs de Mossack Fonseca sont en prison

Par La rédaction | 13 février 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Jürgen Mossack et Ramon Fonseca Mora, dont la firme est au cœur des Panama Papers, ont été arrêtés la fin de semaine dernière et placés en détention provisoire à Panama City, rapporte Le Monde.

Cette fois, les fondateurs de Mossack Fonseca sont interrogés par la justice panaméenne en raison de leur implication présumée au sein d’un scandale de corruption orchestré par le groupe brésilien Odebrecht, spécialisé dans le secteur de la construction.

Rien à voir avec les Panama Papers, précise le ministère public, qui les accuse de blanchiment de capitaux et a perquisitionné la semaine dernière les locaux de la compagnie. Les deux hommes ont été incarcérés pour les empêcher de fuir le pays, ajoute-t-il.

« ORGANISATION CRIMINELLE »

Selon la procureure Kenia Porcell, qui dirige le parquet panaméen, les éléments recueillis jusqu’à présent montrent que le cabinet Mossack Fonseca était « une organisation criminelle qui se chargeait de cacher des actifs et des sommes d’argent à l’origine douteuse ».

En outre, son rôle serait « d’éliminer les preuves contre des personnes impliquées dans les activités illégales liées au dossier “Lava Jato” (Lavage Express)», une enquête sur des scandales de corruption à grande échelle au Brésil.

Déclenchée au printemps 2014, celle-ci a dévoilé le vaste système de corruption que les grands groupes brésiliens du bâtiment, dont Odebrecht, auraient mis sur pied pour truquer de nombreux marchés de sous-traitance. Au total, ces entreprises auraient ainsi distribué des centaines de millions de dollars de pots-de-vin à des responsables politiques, tant au Brésil que dans une dizaine d’autres pays d’Amérique latine.

ENQUÊTE INTERNATIONALE

L’enquête a bénéficié de l’appui d’enquêteurs brésiliens, péruviens, équatoriens, colombiens, suisses et américains, précise Kenia Porcell.

Ces accusations ont cependant été rejetées en bloc par l’avocat des deux Panaméens, qui a dénoncé un « manque de preuves ». Rappelons que l’an dernier, leur cabinet s’était retrouvé au cœur du scandale des Panama Papers, ces documents dont la divulgation par un consortium international de journalistes a permis de mettre au jour un système d’évasion fiscale impliquant de hauts responsables politiques, des sportifs et des milliardaires à l’échelle de la planète.

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