Les fusions sont une bonne chose pour les investisseurs

Par La rédaction | 10 juillet 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Tsung-Lin Wu /123rf

Lorsque deux entreprises décident de fusionner, les actionnaires y trouvent le plus souvent leur compte, affirment deux chercheurs ontariens.

Dans une récente étude publiée par la revue Managerial and Decision Economics, ceux-ci montrent notamment que la part de marché de la nouvelle société ainsi créée devient supérieure à celles combinées des deux entités fusionnées.

« L’augmentation de la valeur de l’entreprise après la fusion est principalement attribuable à l’amélioration de son efficacité par rapport à l’étendue du marché. Les entreprises réalisent des synergies à partir de fusions, et celles-ci profitent à toutes les parties prenantes. En effet, les consommateurs ne paient pas forcément plus cher, tandis que les investisseurs gagnent à conserver les actions de ces compagnies dans leurs portefeuilles », explique Anindya Sen, professeur d’économie à l’Université de Waterloo et coauteur de l’étude.

5 000 SOCIÉTÉS AMÉRICAINES PASSÉES AU CRIBLE

Anindya Sen et l’auteur principal de l’étude, Mahdiyeh Entezarkheir, professeur d’économie au Huron College de la Western University, ont compilé des données provenant de plusieurs sources au sujet de quelque 5 000 sociétés manufacturières américaines cotées en bourse entre 1980 et 2003, incluant des informations financières et des brevets. Et après avoir décortiqué l’ensemble de ces données, qui portaient sur les périodes avant et après les fusions, ils ont ainsi pu comparer les entités fusionnées à leurs concurrentes isolées.

Alors que les études précédentes se concentraient souvent sur une seule entreprise ou sur une période plus courte, et donnaient généralement des résultats mitigés quant à savoir si le fait de fusionner rendait une société vraiment plus productive et rentable, les travaux des deux chercheurs ontariens aboutissent, selon eux, à une conclusion sans appel.

« Nous voyons souvent de grandes compagnies décider de fusionner en partant de l’hypothèse que ce processus créera de la valeur ajoutée, mais les preuves concernant les effets réels de ces fusions dans l’industrie demeurent limitées parce qu’il est très difficile de réunir une quantité suffisante de données à ce sujet. Or notre étude démontre clairement que les entreprises tirent en effet profit des fusions en termes de valeur marchande et de parts de marché », conclut Anindya Sen.

La rédaction