Les Grecs tentés par le bitcoin

Par La rédaction | 21 août 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Plus que jamais menacés d’exclusion de la zone euro, les Grecs s’intéressent de plus en plus au bitcoin. La preuve? Un millier de distributeurs devraient être installés dans le pays cet automne, selon le site d’actualité technologique Clubic.

Fortement secoués par la fermeture provisoire des banques en juillet et le plafond des retraits journaliers de 60 euros, les Grecs sont nombreux à rêver d’une monnaie décentralisée qui échappe au contrôle de l’État. Conséquemment, l’achat de bitcoins dans le pays a quadruplé au mois de juin.

Hors du périmètre des établissements financiers, les bitcoins peuvent circuler d’un pays à l’autre et ne sont pas vraiment taxés, mais contrairement à l’argent comptant, aucun anonymat n’est garanti.

« Le succès du bitcoin est inversement proportionnel à la confiance des citoyens dans les monnaies fiduciaires comme le dollar ou l’euro », analysait pour La Tribune en juillet Manuel Valente, ingénieur spécialisé à la Maison du Bitcoin à Paris. Même que certains n’hésitent pas à en faire une valeur refuge. Lors de la crise chypriote en 2013, le cours du bitcoin s’était envolé, bondissant de 700 %.

TESTER LE MARCHÉ

Pour répondre à cet engouement récent, la plateforme grecque d’échange de bitcoins BTCGreece, en partenariat avec son homologue européenne Cubits, a pour objectif d’implanter dans le pays un millier de distributeurs à compter du mois d’octobre. Plus de 300 magasins auraient par ailleurs manifesté le souhait d’être équipés. Thanos Marinos, fondateur de BTCGreece, est prudent, mais estime que c’est le bon moment pour tester le marché.

Contrairement à un guichet automatique bancaire classique, les distributeurs de bitcoins ont pour vocation de faire le change entre une monnaie physique et la devise virtuelle. Les utilisateurs insèrent donc des billets en euro dans le distributeur et reçoivent en échange des bitcoins dans leur portefeuille numérique.

Cela dit, il serait surprenant que les Grecs se mettent à payer massivement en bitcoins, car peu de boutiques sont équipées pour effectuer ce type de transaction. D’autant plus qu’ils ont déjà adopté massivement la carte bancaire pour remplacer l’argent comptant. Selon Bloomberg, leur nombre a bondi de 1 million en un mois, et les paiements, de 135 %.

Pendant ce temps, au lendemain de la démission du premier ministre Alexis Tsipras, le cours du bitcoin en Grèce est revenu à son niveau d’avant-crise, à un peu plus de 200 euros, contre 280 au plus fort des perturbations.
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