Les « hedge funds » sont-ils pour le grand public?

Par La rédaction | 26 juillet 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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White cloud shape with a red dollar sign and golden question marks made of plexiglas.

Est-ce que les fonds de couverture (hedge funds) conviennent à l’investisseur moyen? Deux gestionnaires de portefeuille à l’opinion divergente répondent.

Oui, ils conviennent C’est l’avis de Toreigh Stuart, président de Man Investments Canada :

Les fonds de couverture sont un choix sensé pour les investisseurs qui souhaitent faire des placements en actions à moyen et long terme. Ils offrent en général de meilleurs rendements ajustés au risque.

Ces fonds offrent une participation aux gains, avec beaucoup plus de protection en cas de pertes. Ils permettent une exposition à différents marchés et à différentes techniques et stratégies, auxquelles les investisseurs n’auraient habituellement pas accès.

À certaines occasions, au cours des vingt dernières années, les investisseurs ont eu à subir des reculs de 50 % dans leurs placements en actions à long terme. Tout le monde devrait avoir le droit de recourir à des stratégies qui peuvent éviter des baisses aussi drastiques.

Les fonds de couverture sont de plus en plus accessibles à l’investisseur moyen. Pour certains fonds au Canada et en Europe, l’actif minimal exigé est aussi bas que 5000 $.

Les gestionnaires de hedge funds ont davantage d’outils à leur disposition que les gestionnaires de fonds communs pour obtenir des profits. Ils peuvent par exemple utiliser des produits dérivés comme les options et les contrats à terme, ou la vente à découvert et les emprunts sur marge.

Les fonds communs traditionnels cherchent à prendre part aux rendements positifs des marchés. De leur côté, les fonds de couverture cherchent à générer un rendement en s’appuyant sur les compétences du gestionnaire de portefeuille, peu importe la direction des marchés.

Non, ils ne conviennent pas C’est l’avis de David Bruce, directeur et gestionnaire de portefeuille chez David Bruce Group :

Les gens sont amenés à acheter des fonds de couverture parce qu’ils ont l’illusion que quelqu’un de plus intelligent qu’eux a l’habileté de faire de l’argent dans les marchés haussiers comme dans les marchés baissiers. La vérité est que les gestionnaires de hedge funds n’ont pas plus l’habileté de prévoir l’avenir des marchés que les autres gestionnaires.

Parmi les milliers de fonds de couverture offerts sur les marchés, il y en a forcément un certain nombre destiné à connaître le succès. Mais personne ne sait d’avance qui va réussir ou pas. Selon la firme Hedge Fund Research, le fonds de couverture moyen a perdu 5,2 % l’an dernier, alors que le S&P a gagné 2,1 %. Si un fonds moyen a perdu 7,3 % par rapport à l’indice, imaginez les résultats des fonds qui se trouvent en bas du classement…

C’est vrai que les hedge funds ont diminué l’actif minimal exigé. Mais ce n’est pas par souci de répartir la richesse, c’est parce qu’ils ont besoin d’argent.

L’investisseur de base n’est pas en mesure de prendre une décision éclairée concernant les fonds de couverture en raison du manque de transparence. Certains fonds sont tellement opaques qu’il n’est pas possible pour quelqu’un à l’externe d’avoir une idée générale de leur mode d’opération ou des positions qu’ils prennent sur les marchés.

Les disparités de marchés que les hedge fund utilisent pour générer du rendement sont de plus en plus petites. En conséquence, ces fonds doivent de plus en plus recourir à des emprunts pour exploiter ces disparités. Or les stratégies d’emprunt s’avèrent désastreuses dans les marchés baissiers.

Ce texte est une adaptation d’un article de Kanupriya Vashisht, d’abord paru dans le magazine Advisor’s Edge Report.

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La rédaction