Les investisseurs institutionnels chamboulent leurs portefeuilles

Par La rédaction | 1 Décembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Face à une conjoncture de plus en plus difficile, les investisseurs institutionnels mondiaux envisagent d’apporter des changements majeurs à leur répartition d’actif au cours des deux prochaines années, révèle un récent sondage de Fidelity Investments.

Les changements prévus sont particulièrement marqués dans le cas des placements non traditionnels, des titres à revenu fixe nationaux et des liquidités. Au niveau mondial, 72 % des investisseurs institutionnels ont l’intention d’augmenter la pondération des placements non traditionnels et qui ne sont pas liquides en 2017 et 2018. Le pourcentage est également élevé pour les titres à revenu fixe nationaux (64 %), les liquidités (55 %) et les placements non traditionnels liquides (42 %).

« Les institutions gèrent leurs portefeuilles de façon plus dynamique, c’est-à-dire qu’elles prennent davantage de décisions de placement aujourd’hui que dans le passé. De plus, les perspectives de baisse des rendements et de hausse de la volatilité des marchés incitent de plus en plus d’institutions à se tourner vers des actifs moins conventionnels, comme les placements non liquides », explique dans un communiqué Scott E. Couto, président de Fidelity Institutional Asset Management.

Les investisseurs américains échappent toutefois à cette tendance et préfèrent attendre de voir comment la situation va évoluer. Par exemple, le pourcentage d’investisseurs institutionnels américains qui prévoient se départir de leurs actions nationales a nettement baissé, passant de 51 % en 2012 à 28 %, alors que le nombre de personnes interrogées qui songent à accroître la pondération de cette catégorie d’actifs n’est passé que de 8 % à 11 %.

DES CRAINTES MULTIPLES

Dans l’ensemble, les investisseurs institutionnels s’inquiètent surtout de la faiblesse des rendements (28 %) et de la volatilité des marchés (27 %). Les institutions interrogées ont exprimé davantage d’inquiétude à l’égard des marchés des capitaux que lors des années précédentes. En 2010, 25 % des répondants au sondage se disaient préoccupés par la faiblesse des rendements et 22 % par la volatilité des marchés.

Les sujets d’inquiétude en matière de placement varient suivant le type d’institution. Au niveau mondial, c’est la volatilité des marchés qui inquiète le plus les fonds souverains (46 %), les caisses de retraite du secteur public (31 %), les compagnies d’assurance (25 %) et les fonds de dotation et fondations (22 %). En revanche, la principale préoccupation pour les caisses de retraite du secteur privé est la faiblesse des rendements (38 %).

LA CONFIANCE DEMEURE

En moyenne, les investisseurs institutionnels visent un rendement d’environ 6 %. En complément de celui-ci, ils estiment pouvoir produire un alpha de 2 % par an et prévoient que, au cours des trois prochaines années, près de la moitié de leur rendement excédentaire sera attribuable aux décisions à court terme comme le rendement supérieur obtenu par un gestionnaire et la répartition tactique de l’actif.

En fait, presque tous les investisseurs institutionnels interrogés (96 %) s’estiment capables de générer de l’alpha pour réaliser leurs objectifs de croissance. La majorité (56 %) des répondants ont déclaré que la croissance, y compris celle du capital et du taux de financement, reste leur principal objectif de placement. Ce pourcentage est proche de celui de 2014, qui était de 52 %.

La plupart des investisseurs institutionnels estiment que le talent de leurs employés et l’accès à de meilleurs gestionnaires leur procurent un avantage concurrentiel, indique Derek Young, vice-président du conseil d’administration de Fidelity Institutional Asset Management et président, Répartition mondiale de l’actif chez Fidelity.

RÉVISION DANS LES DÉCISIONS DE PLACEMENT

Près de la moitié (46 %) des investisseurs institutionnels d’Europe et d’Asie ont modifié leur approche de placement au cours des trois dernières années. En Amérique, leur nombre est plus modeste (11 %). Chez les investisseurs institutionnels interrogés à l’échelle mondiale, le changement le plus courant a été l’ajout de paramètres, aussi bien quantitatifs que qualitatifs, au processus de décision.

Ces modifications visent entre autres à estomper certains biais comportementaux. Au moins 85 % des personnes interrogées ont indiqué que les émotions des membres du conseil d’administration (90 %), la dynamique au sein du conseil (94 %) et la couverture médiatique (86 %) ont au moins une certaine incidence sur les décisions de répartition de l’actif et environ un tiers des répondants indiquent que ces facteurs ont une nette incidence.

Le sondage a été réalisé auprès de 933 institutions réparties dans 25 pays, avec un actif à investir total de 21 000 milliards de dollars.

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