Les investisseurs latins sont plus émotifs

18 octobre 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les Scandinaves feraient de meilleurs investisseurs que les Anglo-Saxons ou les Latins. Mais qu’en est-il des Québécois?

Thorsten Hens est l’un des experts mondiaux de la finance comportementale. Ce professeur de l’université de Zurich en Suisse étudie l’influence de la psychologie et de la sociologie sur les investisseurs.

Dans une entrevue accordée au quotidien français Le Figaro, il indique que « Les Scandinaves sont les meilleurs investisseurs. Ils sont plus patients, relativisent plus facilement leurs pertes que les Anglo-Saxons ou les Latins, et surtout ont une plus grande confiance dans les marchés d’actions. Ils se focalisent constamment sur les fondamentaux des sociétés plutôt que sur les tendances de court terme des marchés. Surtout, lorsqu’ils ont une stratégie, ils s’y tiennent, contrairement aux investisseurs latins qui sont moins enclins à investir à long terme, car ils sont trop émotifs. »

Est-ce que les Québécois semblent plus émotifs que les citoyens des autres provinces du Canada, quand vient le temps d’acheter ou de vendre des fonds communs? Je ne connais pas d’étude sur ce sujet, mais je ne serais pas surpris qu’ils le soient, car leur tempérament plus latin influence leurs agissements.

Différentes études démontrent que l’investisseur demeure irrationnel en Bourse. C’est la première cause de la sous-performance de ses rendements. Les études de Dalbar l’ont prouvé : plus un investisseur réagit quand la Bourse est volatile, plus les effets négatifs sur le rendement à long terme sont importants.

Si les Scandinaves se montrent moins émotifs quant aux pertes financières, fort probable que le rendement moyen de ces investisseurs s’avère plus substantiel que le nôtre.

L’éducation financière offerte aux clients par les conseillers en services financiers peut, à mon avis, constituer l’un des premiers facteurs favorables au rendement.

Cultiver la patience, ramener les clients à leurs objectifs financiers à long terme et les soutenir dans leur crainte et insécurité joue un rôle crucial en finance comportementale.


William-André Nadeau est chroniqueur financier. Il publie tous les mois un billet traitant des marchés, de placements et de gestion.