Les obligations, essentielles dans un portefeuille diversifié

11 avril 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Même si les taux d’intérêt menacent de monter et que les Bourses se comportent généralement assez bien, les titres obligataires ont encore leur place dans un portefeuille diversifié, dit Sonita Horvitch, chroniqueuse à Morningstar Canada.

En effet, les obligations de bonne qualité peuvent à la fois préserver le capital et fournir un revenu en versant des intérêts réguliers et prévisibles. Pour les baby-boomers qui vont bientôt prendre leur retraite, elles représentent une bonne solution de rechange aux revenus d’emploi.

L’ennui, c’est que les obligations sont des produits complexes, car leur qualité (leur sûreté) varie en fonction de plusieurs facteurs. Les obligations les plus sûres sont celles émises par le gouvernement du Canada, qui est considéré comme un emprunteur sans risque. « Les gouvernements provinciaux sont eux aussi des emprunteurs d’excellente qualité, certaines provinces jouissant d’une cote plus élevée que d’autres », explique Sonita Horvitch.

Pour leur part, les obligations de sociétés se déclinent en diverses catégories de risque. Les plus sûres sont celles émises par les banques canadiennes et les grosses sociétés d’oléoducs et de services publics. Les entreprises à caractère plus spéculatif, comme les firmes en démarrage ou les sociétés extrêmement endettées, tombent dans la catégorie des obligations dites « à rendement élevé », c’est-à-dire que la qualité de leur crédit est plus faible. Donc, leurs titres d’emprunt sont plus risqués. Afin d’attirer les investisseurs, ces entreprises offriront des obligations dont le coupon (l’intérêt payé) sera plus élevé, en comparaison avec les coupons des obligations sans risque du gouvernement du Canada.

Afin de connaître la cote de crédit des obligations de sociétés, on peut consulter les évaluations qu’effectuent trois organismes de notation, soit Moody’s, Standard & Poor’s et Dominion Bond Rating Services. Cependant, les investisseurs ne devraient pas fier exclusivement aux notes qu’attribuent des organismes. En effet, ils sont payés par les sociétés émettrices, leurs historiques ne sont pas sans taches, et ils ont tendance à se fonder sur les états financiers historiques des entités qu’ils jugent, dit la chroniqueuse.

Dans ce cas, comment les investisseurs peuvent-ils se protéger des risques que représentent les obligations de sociétés? En diversifiant leur portefeuille obligataire et en gérant le risque lié au crédit de façon permanente.

Le risque lié aux taux d’intérêt Un autre danger guette les titres obligataires : la hausse des taux d’intérêt. D’entrée de jeu, il faut savoir que le prix d’une obligation évolue en sens inverse des taux d’intérêt. Autrement dit, lorsque les taux montent, la valeur des obligations diminue, et vice versa. Pourquoi? Parce que le taux du coupon d’une obligation reste fixe jusqu’à ce qu’elle vienne à échéance. Cela peut être dans un, trois, cinq, dix ou même trente ans. Par conséquent, si les taux d’intérêt augmentent, le taux du coupon deviendra moins attrayant pour les investisseurs, qui seront tentés d’offrir moins pour acheter un titre qui rapporte moins, toutes proportions gardées.

« Un gestionnaire obligataire qui croit que les taux d’intérêts sont en passe d’augmenter pourrait réagir en diminuant la durée moyenne du portefeuille », explique Sonita Horvitch. C’est pourquoi les fonds communs d’obligations contiennent un grand nombre de titres qui varient en durée et en qualité.

La présence d’obligations est essentielle dans les portefeuilles diversifiés, car leur valeur tend « à chuter moins fortement dans les marchés baissiers que la valeur des actions », conclut la chroniqueuse.