Les proprios doivent réinventer leur mode de gestion

Par La rédaction | 7 février 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le taux d’inoccupation des appartements en hausse à Montréal

La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) a profité hier de l’événement IMMO 2014 pour dévoiler ses « 10 facteurs clés de succès » dans l’immobilier locatif.

Selon la CORPIQ, qui réunit 25 000 propriétaires et gestionnaires possédant près de 500 000 logements, le marché de l’immobilier locatif est aujourd’hui à un tournant.

« Les valeurs marchandes des immeubles de logements locatifs ont atteint un niveau très élevé et placent de plus en plus d’acheteurs dans une situation d’endettement considérable. Or, ces valeurs apparaissent de moins en moins justifiées eu égard aux revenus de location qui stagnent au Québec, aux dépenses d’exploitation qui augmentent, à l’état des bâtiments vieillissants, ainsi que devant la perspective d’une remontée des taux hypothécaires », déplore la CORPIQ.

Pour permettre aux investisseurs de surmonter ces difficultés, l’organisme a consulté une vingtaine d’experts du marché immobilier. Et il en a retiré les 10 facteurs clés de réussite suivants :

√ passer de propriétaire à gestionnaire;

√ passer d’une gestion des opérations à une création de valeur;

√ au-delà d’offrir un logement, offrir un milieu de vie;

√ passer d’un logement à louer à un produit à promouvoir;

√ être attentif aux aînés, qui vont conditionner la demande;

√ ne pas oublier que l’immigration est le « carburant » de l’immobilier;

√ devenir financier, coûte que coûte;

√ contrôler les dépenses et mettre l’énergie à la bonne place;

√ bien communiquer avec les locataires;

√ passer d’une vision de court terme à une vision de long terme.

Ces éléments « sont étroitement liés aux forces incontournables qui s’observent dans le marché immobilier », explique la CORPIQ. Les facteurs à prendre en compte sont :

  • l’occupation du territoire avec une densification « forcée » pour des raisons de coûts et pour atténuer les problèmes de déplacements;
  • le développement durable;
  • la démographie, qui transforme le profil des clientèles locataires;
  • l’économie, qui englobe les enjeux de financement, de réglementation, de construction et de rénovation.

Selon la CORPIQ, les propriétaires qui maîtriseront tous ces facteurs devraient mieux réussir le virage qui s’annonce.

Toutefois, l’organisme juge que plusieurs règlements, tels le contrôle des loyers, les normes sur la sécurité du bâtiment, les normes d’inspection, la certification et le permis de rénovation, représentent « un frein considérable » à l’essor de l’immobilier locatif.

« Les exigences gouvernementales s’accroissent sans cesse mais, paradoxalement, on prive les propriétaires d’un modèle de revenus viable et durable pour [répondre à] ces exigences et préserver le patrimoine bâti. »

« Les pouvoirs politiques doivent reconnaître les évidences et agir. Avec plus de 10 milliards de dollars de revenus de location par année, le locatif résidentiel joue un rôle majeur dans l’économie. Il doit pouvoir évoluer dans un cadre mieux adapté à sa réalité afin que le Québec profite de la prospérité qu’il peut générer », conclut la CORPIQ.

Les propriétaires québécois fournissent un logement à 1,3 million de ménages locataires et possèdent, dans huit cas sur dix, un duplex ou un triplex.

La rédaction