Les Québécois les moins endettés du Canada

Par La rédaction | 11 novembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
4 minutes de lecture

Les Canadiens présentent en moyenne une dette de 21 686 dollars par tête hors hypothèque. Un chiffre qui cache des disparités provinciales puisque les habitants de l’Alberta croulent sous 27 663 dollars de dettes, tandis que les Québécois peuvent presque se réjouir d’avoir un trou de « seulement » 17 969 dollars sur leurs comptes en banque.

Voilà ce que révèle le dernier Rapport sur les données du secteur de TransUnion pour le troisième trimestre 2016. La société anticipe que cette augmentation continuera au cours des deux prochaines années.

Les provinces du Québec (+3,6 %) et de l’Ontario (+ 2,6 %) ont par ailleurs vu la plus forte augmentation annuelle de leur dette alors que l’Alberta (+0,5 %) et la Colombie Britannique (+1,3 %) présentent des hausse plus modérées.

« Les Canadiens ont continué à augmenter leur endettement au troisième trimestre, avec des soldes en augmentation pour la plupart des types de prêt, indique dans un communiqué Jason Wang, directeur des recherches et des analyses au Canada pour TransUnion. Les perspectives gouvernementales récentes prédisant une conjoncture économique faible peuvent avoir conduit certains consommateurs à croire que les faibles taux d’intérêt seront encore longtemps en place, ce qui pourrait résulter en des niveaux d’endettement encore plus élevés en raison des faibles coûts d’emprunt attendus. »

ATTENTION AUX FACTEURS DE STRESS

Les taux de délinquance graves (90 jours ou plus en souffrance) n’ont cependant que légèrement augmenté à l’échelle nationale, passant de 2,62 % au 3e trimestre 2015 à 2,70 % au 3e trimestre 2016. Le taux de délinquance est resté inférieur au taux de délinquance moyen au troisième trimestre observé entre 2012 et 2014 (2,85 %). TransUnion s’attend même à une amélioration du taux de délinquance canadien moyen et à le voir passer à 2,63 % d’ici fin 2017.

« Les niveaux de délinquance restent faibles dans l’ensemble. Il s’agit d’un élément essentiel lorsque l’on considère le crédit canadien dans son ensemble, note M. Wang. C’est un signe que les Canadiens sont largement en mesure de gérer leurs dettes et d’effectuer leurs paiements à temps chaque mois. »

Le dernier rapport de TransUnion s’est également intéressé au marché des coopératives de crédit et à la compétitivité des prêts qu’elles émettent. Résultat, il s’avère que les coopératives de crédit enregistrent des taux de délinquance beaucoup plus faibles, et ce, dans tous les domaines.

« Avec une part de marché globale de l’ordre de 7 à 11 %, les coopératives de crédit jouent un rôle important dans le crédit aux consommateur et contribuent à fournir aux Canadiens une source importante de liquidité, explique Jason Wang. Ces taux de délinquance inférieurs démontrent clairement des pratiques de prêt prudentes de la part des coopératives de crédit et les liens étroits qu’ils entretiennent avec leurs membres. »

TransUnion conclut par une mise en garde, soulignant que l’évaluation des facteurs de stress reste essentielle. La société rappelle en effet les résultats d’une autre de ses études récentes, qui révèle que 700 000 Canadiens ne seront peut-être pas capables de faire face à une hausse supplémentaire d’un quart de point des taux d’intérêt. Et jusqu’à un million de consommateurs pourraient être affectés par une hausse des taux d’un pour cent.

Desjardins sonne l’alarme

Le Mouvement Desjardins s’inquiète quant à lui que la dette globale des ménages canadiens, prêts hypothécaires compris cette fois, dépasse aujourd’hui le produit intérieur brut du pays.

« En termes plus simples, l’ensemble de la dette des ménages dépasse donc légèrement la taille de l’économie canadienne », insistent les économistes de la coopérative financière.

Ils craignent eux aussi que certains ménages rencontrent des difficultés à respecter leurs obligations financières advenant une éventuelle augmentation des taux d’intérêt. Mais le Mouvement tempère cependant ses inquiétudes, indiquant que si le taux d’endettement des ménages canadiens est le plus élevé des pays du G7, celui de l’administration publique est la plus faible.

La rédaction vous recommande :

La rédaction