Les Québécois souhaitent la mise sur pied de régimes de retraite agréés collectifs

Par Alexandre Daudelin | 22 février 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les travailleurs québécois souhaitent majoritairement la mise en place d’un programme qui aiderait les employeurs à leur offrir un régime de retraite, selon un récent sondage réalisé par la société Research House pour l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP).

Le sondage a établi que 86 % des Québécois appuient la proposition du gouvernement fédéral de permettre aux employeurs d’avoir un meilleur accès aux Régimes de pension agréés collectifs (RPAC), dont l’administration serait confiée à des institutions financières réglementées. Les RPAC ont fait la manchette à la suite de l’annonce par le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, d’une entente avec les provinces pour aller de l’avant avec les RPAC en vue de bonifier le système de retraite au Canada.

La principale raison d’être du RPAC est d’encourager l’épargne en vue de la retraite. Selon les résultants du sondage, cet objectif pourrait être atteint puisque plus de la moitié des personnes sondées (55 %) ont dit qu’elles épargneraient davantage pour leur retraite si elles avaient accès à cette mesure.

« L’initiative des ministres des Finances visant à améliorer les régimes d’épargne des employeurs est largement soutenue par les Québécois et les Canadiens de toutes les régions », a dit Yves Millette, vice-président principal, Affaires québécoises, de l’ACCAP. « Il est rare de constater une telle unanimité en matière de politique publique. »

Une mesure qui aiderait aussi les employeurs Le RPAC permet aux employeurs d’offrir plus facilement à leurs employés un programme d’épargne et ce, à moindre coût. En réduisant les frais d’administration, il rend le régime particulièrement intéressant pour les petites et moyennes entreprises. En éliminant presque entièrement les frais d’administration et les exigences reliées à la conformité, sauf pour les déductions à la source, le RPAC pourrait permettre à un plus grand nombre d’employeurs, d’employés et de travailleurs autonomes de s’en prévaloir.

Dans le sondage, l’appui au RPAC a été le plus élevé chez les travailleurs à l’emploi des entreprises privées (92 %). Pour leur part, les personnes travaillant dans le secteur public et les sociétés d’État disent soutenir cette mesure à 88 %. Les Albertains ont montré le plus haut taux de soutien au RPAC (94 %), suivis des Ontariens et des répondants des provinces de l’Atlantique (91 %). Au Québec, le niveau d’appui est également très élevé (86 %).

Les répondants au sondage ont également indiqué leur préférence pour un système mixte alliant la gestion privée de leurs épargnes, avec la possibilité de choisir les véhicules d’investissement, et celle d’un programme public où les choix d’investissement sont entièrement effectués sans apport personnel (46 %. Ce résultat a été plus élevé chez les travailleurs autonomes (58 %). Seulement 13 % des répondants ont dit qu’ils souhaitaient laisser leurs épargnes en vue de la retraite uniquement dans un régime public.

Au Québec, les répondants se sont dits plus enclins à compter sur le secteur privé pour la gestion des régimes de retraite. Une majorité d’entre eux (54 %) ont déclaré préférer avoir accès à différents choix de placements gérés par des gestionnaires de fonds privés plutôt que de confier les décisions concernant leurs investissements à des gestionnaires de fonds publics.

« Le Canada a l’un des meilleurs programmes d’épargne-retraite au monde, selon le Melbourne-Mercer Global Pension Index. Ce programme fonctionne bien parce qu’il repose sur un bon équilibre entre les secteurs public et privé, qu’il offre une variété d’options aux Québécois et aux Canadiens et qu’il assure une bonne gestion des coûts. Je crois que le moment est opportun pour effectuer des améliorations en vue de servir encore mieux les Québécois et les Canadiens », a ajouté M. Millette.

Pour les travailleurs à l’emploi d’une entreprise En matière d’épargne pour la retraite, les jeunes travailleurs sont toujours en décalage par rapport à leurs aînés : seulement 49 % des jeunes âgés de 18 à 29 ans ont indiqué qu’ils épargnaient, alors que le pourcentage des répondants âgés de 30 à 49 ans et de ceux de 50 à 64 ans se situe respectivement à 75 % et 78 %. Les travailleurs du Manitoba et de la Saskatchewan affichaient le plus haut taux d’épargne (87 %) alors que les répondants du Québec et de la Colombie-Britannique avaient les plus bas, avec respectivement 63 % et 66 %.

Alexandre Daudelin