Les réserves trillionnaires de la Chine pourraient aider les compagnies étrangères à prospérer

9 août 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Pendant des années, l’argent étranger s’est déversé vers la Chine, les investisseurs cherchant à profiter du boom économique du plus populeux pays au monde. Maintenant, l’argent commence à se déverser à l’extérieur du pays.

En effet, en mai dernier, le gouvernement chinois a placé 3 million $US dans le géant Blackstone Group. Puis, le 23 juillet, la Banque de développement de Chine(BDC), une banque appartenant à l’État, a investi 3 milliards $ dans la banque britannique Barclays, un placement qui pourrait valoir 13 milliards $ si Barclays parvient à obtenir la firme néerlandaise ABN Amro. Cet investissement deviendrait alors le plus gros jamais fait à l’étranger par une compagnie d’origine chinoise.

Selon un article du Globe and Mail, les ententes avec Blackstone et Barclays ont engendré des remous et une certaine crainte dans l’univers financier, les investisseurs anticipant un raz-de-marée d’argent chinois dans les marchés de capitaux mondiaux. Jusqu’à maintenant, l’impact de la Chine sur l’économie mondiale provenait surtout de ses exportations, estimées à plus de 960 milliards $ en 2006.

Le succès de la Chine en termes d’exportations lui a permis d’accumuler des réserves d’argent étranger de 1,3 trillion $, soit cinq fois ce qu’elle avait il y a cinq ans. Les réserves correspondent à une fois et demie celles du Japon, pourtant plus riche.

La Chine a plus qu’assez d’argent pour soutenir sa devise et ses réserves massives sont devenues un fardeau. Les cas Blackstone et Barclays semblent donc n’être que le commencement. La Chine est sur le point d’instaurer un fonds de richesse à investir à l’étranger pouvant atteindre jusqu’à 300 milliards $. Ce fonds est en train de transformer la BDC en vraie banque commerciale qui espère faire sa marque sur la scène internationale.

La BDC desserre aussi son étau sur les capitaux en dotant d’argent les compagnies chinoises, telles que les compagnies d’assurance, afin qu’elles puissent investir à l’extérieur du pays. Selon The Globe and Mail, les banques commerciales chinoises et les compagnies de valeurs mobilières ont déjà ce pouvoir et pourraient envoyer jusqu’à 50 milliards $ à l’étranger dans les deux prochaines années. Si les choses continuent dans cette direction, selon la récente prédiction d’un analyste de JPMorgan, les capitaux chinois investis à l’étranger pourraient atteindre 1,5 trillion $ par année d’ici 2020.

Quelles seront les répercussions sur le monde financier? Beijing sapera-t-elle les finances américaines? Les compagnies chinoises engloutiront-elles les compagnies occidentales stratégiques et compromettront-elle la sécurité de l’Occident?

Selon The Globe and Mail, les craintes à ce sujet sont exagérées. Jusqu’à maintenant, Beijing a été vigilante dans ses investissements. Sa décision de s’aventurer dans le monde des investissements mondiaux est bonne pour tous. La Chine peut diversifier ses actifs et diminuer ses réserves trop massives d’argent. Les autres pays peuvent bénéficier du capital chinois afin d’aider leurs compagnies à grandir et prospérer.