Les titres à revenu fixe sont ennuyeux, mais ils rapportent

6 juillet 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
4 minutes de lecture
A green piggy bank on blue background, shot slightly from the side

La chroniqueuse Gail Bebee, de Morningstar Canada, estime que le moment est propice pour rappeler certaines notions fondamentales concernant les titres à revenu fixe.

En effet, elle note que la volatilité des cours boursiers a de quoi étourdir même les investisseurs les plus aguerris, contrairement aux prix des titres à revenu fixe. Par ailleurs, tout portefeuille correctement équilibré doit contenir une part parfois non négligeable de ces titres « ennuyeux mais qui rapportent ».

« Dans le monde actuel où sont créés des produits à revenu fixe nébuleux dont bien des investisseurs ne comprennent pas les rouages (le papier commercial adossé à des actifs, vous connaissez ?), il est essentiel de choisir judicieusement », souligne Gail Bebee.

Elle prend le temps de revoir une stratégie largement éprouvée : l’échelonnement des CPG sur une période de cinq ans. Cela fonctionne comme suit : on répartit le capital attribué aux titres à revenu en cinq CPG qui viennent à échéance, respectivement, dans 1 an, 2 ans, 3 ans, 4 ans et 5 ans. Au bout de douze mois, le CPG de 1 an vient à échéance. L’investisseur le renouvelle pour une période de 5 ans. Entre-temps, tous les autres CPG auront vieilli d’un an, de sorte qu’il y en a toujours un à renouveler pour une durée de 5 ans.

Ce processus a plusieurs mérites :

  • le temps de recherche exigé est minime ;
  • la souscription à un CPG se fait facilement à toutes les institutions financières ;
  • l’investisseur n’a pas besoin d’un compte de courtage ;
  • la plupart des placements sont assurés par la SADC ou l’Autorité des marchés financiers en cas de faillite de l’émetteur du CPG. Toutefois, la date d’échéance du CPG doit être de cinq ans ou moins, et la couverture maximale est de 100 000 $ en dépôts admissibles par personne.
  • Lorsqu’un CPG arrive à échéance, l’investisseur ne replace qu’une partie de son capital affecté aux produits à revenu fixe, réduisant ainsi le risque d’avoir à réinvestir à un taux d’intérêt plus faible.

Investir directement dans des obligations négociables est une autre option, mais elle plus risquée que les CPG.

« Si vous choisissez cette méthode, concentrez-vous sur les obligations de qualité supérieure comme les bons du Trésor du Canada. Les émissions obligataires des provinces, sociétés d’État et compagnies de premier ordre sont également des choix raisonnables et comportent des taux d’intérêt légèrement supérieurs. Comme dans le cas des CPG, il vous faudra échelonner les dates d’échéance de vos avoirs obligataires », conseille la chroniqueuse.

Contrairement aux actions, les obligations négociables ne s’échangent pas sur des places boursières, et les commissions de ventes sont incorporées à leur prix. Il est donc difficile pour l’investisseur individuel de savoir si on lui facture une commission raisonnable ou non.

L’ennui avec les titres négociables, c’est que les particuliers ne parviennent jamais à accéder aux meilleures obligations, ces dernières se faisant rapidement rafler par les investisseurs institutionnels. « Si on y ajoute le fait que les commissions ne sont pas faciles à déterminer, tout cela suggère que les placements obligataires ne sont pas en faveur de l’investisseur particulier », souligne Gail Bebee.

Voilà pourquoi la solution la plus conviviale pour la plupart des gens consiste à acheter un fonds communs d’obligations ou un fonds négocié en Bourse (FNB) de titres à revenu fixe. Malheureusement, dans ce dernier cas, le choix d’un produit de qualité est mince au pays. Il faut en trouver un dont l’indice soit reconnu pour la solidité de ses obligations gouvernementales et de sociétés. Actuellement, le seul FNB obligataire au Canada qui présente un historique d’au moins cinq ans est le iShares DEX Universe Bond Index (XBB.TO).

Un dernier point dont il faut tenir compte dans la planification des titres à revenu fixe est la protection contre l’inflation. Il convient donc d’investir une portion de ses actifs dans des obligations à rendement réel, soit directement, soit par le biais d’un fonds obligataire ou d’un FNB indexé à l’inflation, comme le iShares DEX Real Return Bond Index (XRB.TO), par exemple.