Les trois mensonges de la finance, selon Mark Carney

Par La rédaction | 6 octobre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Pour le gouverneur de la Banque d’Angleterre et ex-patron de la Banque du Canada, « les marchés ne s’équilibrent que dans les manuels », rapporte Alternatives économiques.

Dans un article publié sur son site, le mensuel français d’information économique et sociale analyse un discours que Mark Carney a prononcé le 21 septembre dernier.

Le banquier central y décortiquait « trois mensonges » véhiculés par la finance moderne, notamment par ceux qui l’enseignent dans les plus prestigieuses écoles, par exemple Harvard.

Ces trois mythes sont :

  • Faire croire que l’on peut s’endetter infiniment sans risque;
  • Dire que les marchés s’autoéquilibrent;
  • Affirmer que les marchés sont moraux.

MYTHE 1

D’après Alternatives, Mark Carney aurait notamment mis en garde contre l’endettement facilité par les innovations financières et l’abondance de l’épargne.

« Surtout – et c’est là que réside le mensonge, nous dit Carney – “la complaisance des individus et des institutions, nourrie par une longue période de stabilité macroéconomique et de prix en hausse des actifs, a fait croire que cet endettement sans remords était raisonnable” ».

MYTHE 2

« Les marchés finissent toujours par s’équilibrer », soutient la « science » économique. Faux, rétorque Mark Carney, pour qui « les marchés ne s’équilibrent que dans les manuels », car « dans la réalité, les gens sont irrationnels ».

« C’est le mythe central de la science économique contemporaine, écrit Alternatives. Selon elle, la “loi” de l’offre et de la demande, conséquence inévitable de la “libre concurrence”, est censée garantir que quantités offertes et demandées s’égalisent, permettant ainsi l’utilisation la plus efficace possible des ressources disponibles. »

Or, poursuit le magazine, Mark Carney explique que les politiciens « ont été capturés par le mythe selon lequel la finance peut s’autoréguler et s’autocorriger spontanément ». Ce qui est une absurdité, note-t-il, vu qu’il existe toujours des déséquilibres sur les marchés des biens, du travail et des actifs.

Le problème, d’après lui, c’est que cela empêche par exemple de détecter les bulles spéculatives puisque les prix sont censés être « corrects », loin du fonctionnement réel des marchés financiers.

MYTHE 3

Même si le gouverneur de la Banque d’Angleterre « n’omet pas de mentionner les nombreuses qualités des marchés, sources de prospérité, de croissance et instruments de gestion des risques », écrit Alternatives, il note que « laissés à eux-mêmes, ils peuvent avoir des tendances à l’excès et à l’abus ».

Mark Carney veut « reconstruire des marchés justes et efficaces », qui soient « professionnels et ouverts », et non « informels et fonctionnant comme des clubs », conclut le magazine. D’après le dirigeant, cela suppose que « tous les acteurs du marché, publics et privés, reconnaissent leurs responsabilités pour le système dans son ensemble ».
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