L’indice des prix des marchandises de BMO propulsé par les métaux et l’agriculture

20 juin 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(21-06-2006)En mai dernier, la montée des prix des métaux et de forts gains des produits agricoles ont poussé l’indice des prix des marchandises de BMO Groupe financier à 208,7(1993=100). Cette hausse mensuelle de 1,3 % par rapport à avril est la seconde augmentation consécutive, après la baisse des trois premiers mois de 2006 attribuable à une chute des prix du gaz naturel.

«La vigueur des métaux et de l’agriculture a plus que compensé la turbulence des marchés énergiques et le fléchissement des produits forestiers», indique Earl Sweet, économiste en chef adjoint, BMO Groupe financier. Malgré l’augmentation mensuelle de l’indice, M. Sweet note que l’humeur s’est détournée des principaux produits de base dans la deuxième moitié de mai et au début de juin. En particulier, la chute des prix de plusieurs métaux a démontré la vulnérabilité des marchés à l’agitation à des prix aussi élevés. «Néanmoins, les marchés des marchandises devraient rester généralement à la hausse en 2006, bien qu’avec une volatilité accrue», prédit-il.

Parmi les sous-indices sectoriels, celui du pétrole et du gaz a reculé de 3,4 % en mai. «Malgré des stocks importants, les prix du pétrole ont continué d’augmenter alors que l’escalade des tensions liées au programme nucléaire de l’Iran a renforcé l’accent mis par le marché sur le risque de l’offre», précise M. Sweet. Selon lui, les tendances à la baisse du marché du gaz naturel ont amplement compensé l’augmentation du prix du pétrole.

Il indique aussi que, puisque les facteurs fondamentaux jouent un rôle plus dominant sur le marché du gaz naturel, les stocks très élevés découlant de l’hiver exceptionnellement doux ont comprimé les prix au comptant. «Toutefois, les prix à terme de l’hiver 2007 restent à plus de 10 $US le baril, traduisant les craintes qu’un été plus chaud que d’habitude avec une plus grande demande de climatisation ainsi qu’une saison des ouragans active qui pourrait perturber la production de gaz dans le golfe du Mexique puisse entraîner un rapide épuisement des stocks.»

En mai, le sous-indice des métaux et des minéraux a poursuivi sa montée fulgurante(11,6 %). Des hausses remarquables ont été enregistrées pour les prix de métaux de base comme le cuivre, le zinc et le nickel, ainsi que de forts gains pour les métaux précieux. L’augmentation des prix des métaux de base est encore attribuable à la vigueur de la demande et aux préoccupations à l’égard de l’offre touchant les grèves et l’achat de fonds d’investissement. Les métaux précieux, eux, ont été propulsés par les facteurs de risque géopolitique, les craintes d’inflation et la faiblesse du dollar américain.

«La faiblesse des stocks, la croissance limitée de la production et la probabilité accrue de conflits de travail dans un contexte de vigueur de la demande devraient maintenir les prix à des niveaux élevés, bien que considérablement en dessous de leurs niveaux excessifs enregistrés à la mi-mai, déclare M. Sweet. La volatilité est toutefois susceptible d’être élevée, comme on l’a constaté à la fin de mai et au début de juin(…). »

Le sous-indice des produits forestiers, quant à lui, a connu un maigre gain de 0,8 % en mai. Les mouvements des volets des produits du bois et des pâtes et papiers se sont pratiquement neutralisés: le bois d’oeuvre a légèrement fléchi et les panneaux structuraux ont baissé plus significativement face à la hausse de l’offre et aux stocks élevés, tandis que les prix de la pâte commerciale et du papier journal ont tous deux maintenu leur tendance haussière.

Finalement, des gains largement répartis ont fait augmenter le sous-indice de l’agriculture de 8,3%, ce qui correspond à 11,2 % de plus que le niveau enregistré un an plus tôt. Selon M. Sweet, la crainte de sécheresse dans plusieurs régions agricoles, particulièrement au sud des États-Unis, et la baisse prévue des récoltes des principales céréales seraient responsables de ces gains. Les prix pourraient aussi monter en flèche dans les mois à venir «si le mauvais temps entraîne un nouveau resserrement de l’offre.»