L’industrie hypothécaire proteste contre les nouvelles règles

Par La rédaction | 8 mars 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Des représentants de l’industrie hypothécaire qualifient « d’injustes » les nouvelles règles hypothécaires imposées par Ottawa et réclament un moratoire de 18 mois sur l’implantation de toute nouvelle mesure.

Professionnels hypothécaires Canada (PHC), un organisme qui regroupe 11 500 courtiers et prêteurs, estime que les récentes réformes du gouvernement fédéral ont fait fondre d’environ 20 % le volume d’affaires de l’industrie hypothécaire au pays, rapporte La Presse.

Le nouveau « test de tension », imposé à tous les emprunteurs qui ont moins de 20 % en mise de fonds afin de déterminer s’ils ont les reins assez solides pour continuer leurs paiements hypothécaires en cas d’augmentation des taux d’intérêt, risque de pénaliser entre 60 000 et 75 000 acheteurs, selon l’organisme. Résultat : la valeur des prêts émis au cours de la prochaine année pourrait chuter de 21 milliards de dollars.

« Les Canadiens de la classe moyenne paient déjà des milliers de dollars de plus en paiement d’intérêts et de nombreux premiers acheteurs sont incapables d’accéder à une hypothèque », a dénoncé mardi Mark Kerzner, président du conseil d’administration de PHC, pendant une conférence de presse sur la colline du Parlement, indique le quotidien.

TOUT LE MONDE ÉCOPE POUR VANCOUVER ET TORONTO

L’industrie dénonce le fait que la surchauffe à Toronto et Vancouver pénalise tous les autres marchés immobiliers du Canada.

La Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ) a par exemple plaidé devant le Comité permanent des finances à Ottawa en janvier dernier que les nouvelles mesures sont « inappropriées » dans le contexte québécois, où le prix des maisons unifamiliales a progressé de seulement 5 % entre 2012 et 2016, tandis que celui des condominiums a connu un repli dans certaines villes.

Selon la FCIQ, « le Québec ne devrait pas subir les conséquences des marchés en surchauffe de Toronto et Vancouver ».

« Quelque 75 % de la population canadienne habite en dehors de ces deux régions métropolitaines, dans des marchés qui ne présentent aucun signe de surchauffe », soulignait-elle en novembre dernier.

SOLUTION MITOYENNE

En plus du moratoire de 18 mois, les membres de PHC souhaitent qu’Ottawa apportent des modifications à la « simulation de crise » à laquelle sont soumis les acheteurs. Selon les nouvelles règles en vigueur, la valeur maximale des prêts accordés est désormais calculée selon les taux de la Banque du Canada (4,64 %). Or, il est encore possible d’obtenir des taux fixes sur cinq ans à 2,59 %, souligne PHC, qui propose au gouvernement de revoir ces calculs pour en arriver à une solution mitoyenne.

L’organisme précise qu’il ne demande pas à Ottawa d’annuler les réformes lancées, mais plutôt de prendre le temps d’en évaluer les impacts et d’adoucir certaines règles.

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