LinkedIn ou Twitter?

Par Laurence Hallé | 20 mai 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La performance des réseaux sociaux sur les marchés boursiers laisse à désirer cette année, alors que les titres de LinkedIn et Twitter ont chuté jusqu’à présent de 42 et 37 % respectivement. Mais selon Business Insider, le site de réseautage professionnel risque de mieux tirer son épingle du jeu à moyen terme.

LinkedIn avait pu afficher des profits dans sept des huit derniers trimestres entre 2012 et 2013 avant d’annoncer, au premier trimestre de l’année financière en cours, une perte nette de 13,4 millions de dollars.

L’entreprise a alloué, en 2013, 34 % de ses revenus − soit 510 millions de dollars −, aux dépenses de ventes et de marketing. La croissance de ces frais a dépassé celle des revenus au premier trimestre de 2014, à 52 % contre 46 %. Le deuxième secteur affichant les dépenses les plus élevées au sein de la compagnie, soit le développement de produits, a quant à lui dépassé de 3 % la croissance des revenus, à 49 %, tandis que les dépenses administratives et générales ont bondi à 74 %.

En contrepartie, la croissance des utilisateurs a grimpé de 36 % pendant le premier trimestre par rapport à la même période l’an dernier, mais pour ce qui est de la fréquentation des pages LinkedIn par les usagers, un indicateur de leur intérêt pour le site, la hausse s’est limitée à 5 %.

Or, les raisons expliquant ce recul sont moins inquiétantes que celles derrière la performance de Twitter, estime le site de nouvelles économiques new-yorkais. L’entreprise prévoit notamment, pour 2014, une baisse de la proportion des revenus accordés aux ventes et au marketing par rapport aux 34 % enregistrés l’an dernier. LinkedIn compte également plus de 2 milliards de dollars en liquide et titres à court terme, alors que l’encaisse de Twitter est plongée dans le rouge.

Business Insider a répertorié quelques indicateurs expliquant la précarité à prévoir chez Twitter d’ici les prochaines années.

La monétisation de Twitter à l’extérieur des États-Unis, entre autres, n’est pas suffisante pour permettre à l’entreprise d’enregistrer des profits significatifs, et ce, même si le nombre d’utilisateurs de ce réseau social est nettement plus élevé à l’international (186,8 millions d’abonnés) qu’aux États-Unis (54,1 millions d’abonnés). C’est que les revenus pour la publicité d’un compte vu 1000 fois équivalent à 3,80 $ aux États-Unis, contre 60 cents seulement ailleurs dans le monde.

Si, par exemple, le taux d’inscription à Twitter grimpait à 80 % au sein de la population américaine, la croissance maximale dans ce marché serait atteinte à l’intérieur de huit ans, voire moins, ce qui laisse croire qu’une chute dans les revenus serait enregistrée à court terme, indique le Business Insider.

Et la compétition est féroce pour la publicité en ligne, Twitter ne détenant que 1 % des parts de ce marché contre 11 % pour Facebook et 51 % pour Google.

À cela s’ajoute la rémunération en actions des cadres et employés de Twitter, une lourde charge pour l’entreprise avec 600,3 millions de dollars en 2013, alors que la société annonçait une perte nette de 645,3 millions de dollars. Twitter devrait octroyer, pour l’année 2014, entre 640 et 690 millions de dollars en rémunération à base d’actions.

Laurence Hallé