L’Ontario et le Québec à la remorque des régions ressources

Par La rédaction | 9 janvier 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’économie canadienne devrait tirer profit de « l’accélération attendue » de la demande mondiale pour les matières premières, estiment les économistes du Mouvement Desjardins dans leurs plus récentes prévisions économiques.

Non seulement les exportations seront-elles stimulées, mais les entreprises devraient recommencer à investir de façon plus intensive afin accroître leur capacité de production. Même si, depuis quelques trimestres, une certaine incertitude repose sur le secteur de l’extraction de pétrole et de gaz en raison des difficultés d’acheminement, « tout porte à croire que des solutions seront trouvées », soulignent-ils.

La compétitivité des entreprises canadiennes, en particulier au sein du secteur manufacturier, sera également un enjeu majeur pour les prochaines années. En effet, des investissements seront nécessaires pour améliorer la productivité dans un contexte où le dollar canadien demeurera assez élevé.

Les provinces du centre du pays, dont le poids du secteur manufacturier est important, seront particulièrement affectées par cette problématique et connaîtront une croissance économique plus faible que celle des régions ressources.

Plus spécifiquement :

* En Ontario, le secteur de la fabrication d’automobiles neuves et de pièces fera face à une forte concurrence du Mexique, principalement. La construction là-bas de nouvelles usines augmentera considérablement la production de véhicules. « L’essentiel de la croissance de la demande d’automobiles prévue en Amérique du Nord au cours de la prochaine décennie sera donc comblé par la hausse de la production mexicaine », avancent les économistes de Desjardins.

* Au Québec, l’accélération des économies mondiale et américaine prévue à compter de 2014 permettra un redressement du commerce extérieur, « ce qui donnera un second souffle à l’économie de la province ». Toutefois, de profonds problèmes structurels, comme la démographie, ralentiront la cadence de l’économie et les gains de productivité ne pourront pas compenser totalement.

Le vieillissement de la population sera plus rapide dans la Belle Province, puisque la vague de baby-boomers a été plus importante qu’ailleurs. À moyen terme, le cycle d’expansion du Québec prendra ainsi du retard par rapport au reste de l’Amérique du Nord. « Après le rebond cyclique attendu en 2014 et en 2015, qui permettra temporairement au PIB réel de renouer avec un rythme de croissance d’environ 2,0 % par année, la croissance économique tendra graduellement vers 1,5 %», calculent les experts du groupe coopératif.

La démographie et l’économie américaine

Aux États-Unis, la récession et la faiblesse de la reprise ont créé des bouleversements sur le marché du travail, mais ce sont les changements démographiques qui l’affecteront davantage.

Selon le Bureau of Labor Statistics, le niveau de la population active progressera bien moins rapidement au cours du reste de la décennie qu’il ne l’a fait dans le passé. Cela signifie que le taux de participation à la population active continuera de diminuer. Pour Desjardins, il s’agit d’un enjeu important, car cela « freinera la croissance potentielle de l’économie américaine ».

Même si la création d’emplois devrait être plus lente, le taux de chômage continuera tout de même de baisser grâce à la plus faible progression de la population active. L’inflation entreprendra l’horizon de moyen terme au-dessus de 2 % alors que la composante associée au logement, après des années de faiblesse, contribuera davantage à la hausse des prix. « Les taux d’intérêt directeurs devront être relevés, quoique très graduellement », concluent les économistes de Desjardins.

La rédaction