Marché obligataire : des placements encore pertinents

Par Fabrice Tremblay | 16 septembre 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Brian Miron, gestionnaire de portefeuille à Fidelity

Les changements fréquents dans les prévisions économiques rendent les placements en obligations toujours pertinents, même dans le contexte actuel. C’est ce qu’a indiqué le gestionnaire de portefeuille Brian Miron lors d’une conférence devant des conseillers organisée par Fidelity à Montréal.

M. Miron gère le Fonds Fidelity Obligations Canadiennes, qui compte 2,4 milliards de dollars d’actif. Il gère également le Fonds Fidelity Obligations de sociétés et le Fonds Obligations canadiennes à court terme. « Même dans un contexte de hausses éventuelles des taux d’intérêt, les placements en obligations demeurent un élément essentiel de la diversification d’un portefeuille. »

Le gestionnaire ajoute que la situation actuelle est très changeante. « Il y a six mois, personne n’aurait prédit une hausse de 100 points de base dans les obligations. Le futur est incertain, et à cause de cela, il est important de détenir des obligations comme élément de stabilisation dans un portefeuille », dit-il.

Une hausse des taux d’intérêt fait automatiquement baisser le prix des obligations négociées sur les marchés. M. Miron souligne cependant que les gestionnaires de fonds d’obligations adoptent plusieurs mesures pour anticiper ce mécanisme. « Même dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, les fonds d’obligations peuvent produire un rendement positif. Le rythme auquel se produisent les hausses de taux est un facteur important. De plus, nous pouvons investir dans des obligations à taux variable, dont les coupons se rajustent lors des hausses de taux d’intérêt. Nous pouvons aussi investir dans des obligations de sociétés, dont le rendement est plus élevé et qui offrent donc un meilleur coussin », explique M. Miron.

Changement de contexte Le ralentissement économique – et l’éventualité d’une nouvelle récession – a de toute façon changé la donne. Le taux directeur de la Banque du Canada se situe à 1 %, et l’institution ne prévoit plus de hausse à court terme. En fait, les marchés anticipent même une légère baisse au cours des six prochains mois. « Le marché s’est retourné à 180 degrés en une courte période de temps, mais cela arrive lors que les faits changent », rappelle M. Miron.

Le rendement des obligations à 10 ans au Canada se situe autour de 2,25 %. « C’est un rendement plus bas que ce nous avions il y a deux ans, au plus fort de la crise financière. Pourtant, le Canada et les entreprises sont dans une bien meilleure posture qu’à ce moment-là », souligne le gestionnaire de portefeuille. Ce faible rendement s’explique donc par des facteurs externes au Canada, comme la situation économique américaine et la crise de la dette souveraine en Europe.

Fabrice Tremblay