Marchés mondiaux CIBC prévoit une hausse de 75 % du prix de l’essence

27 juin 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
3 minutes de lecture

À l’aube des vacances d’été, Marchés mondiaux CIBC vient de lancer une onde de chocs sur les marchés. Selon le courtier, le prix de l’essence augmentera «bientôt» de 75 % pour atteindre 7 $ le gallon, ce qui rendra les déplacements en voiture trop coûteux pour des millions d’Américains.

Si ce scénario se concrétise, les conséquences seront multiples. La plus évidente, c’est qu’on assistera au retrait de 10 millions de véhicules des routes des États-Unis au cours des quatre prochaines années. Déjà chancelante, l’industrie de l’automobile encaissera un autre coup dur.

Parmi ceux qui abandonneront leur auto, on retrouvera beaucoup d’Américains à faible revenu, c’est-à-dire les ménages dont le revenu est de moins de 25 000 $ par année. Si elles maintiennent leurs habitudes de conduite actuelles, ces personnes consacreront 20 % de leurs revenus à faire le plein plutôt que 7 % en ce moment, une augmentation qui en incitera plusieurs à prendre l’autobus.

À l’heure actuelle, plus de 90 % des ménages américains se rendent au travail en auto et plus de 60 % d’entre eux possèdent au moins deux voitures. En comparaison, seulement 60 % des Britanniques utilisent leur voiture pour aller travailler et moins de 25 % d’entre eux possèdent deux voitures ou plus.

Mais la transition vers le transport en commun n’ira pas sans peine. En effet, les États-Unis arrivent au dernier rang des pays de l’OCDE en ce qui a trait à l’utilisation du train, de l’autobus ou du métro, et au premier rang quant à l’utilisation de l’automobile. Au lieu d’être dirigés vers des infrastructures de transport collectif, les investissements sont injectés dans de vastes projets autoroutiers destinés à des usagers qui possèdent et utilisent leur propre véhicule, note Marchés mondiaux CIBC.

Évidemment, un grand nombre de ménages troqueront leurs gros véhicules contre de petites voitures. Mais cela n’apaisera pas la flambée du prix de l’essence. «L’augmentation constante de la demande mondiale, combinée à des défis constants liés à l’approvisionnement, favorisera une hausse soutenue du prix du pétrole, lequel devrait atteindre 200 $ le baril en 2010. Cette conjoncture se traduira par de nouveaux tiraillements pénibles à la pompe pour les automobilistes et les entreprises», prédisent les économistes de la CIBC.

Quant aux faibles augmentations de production en Arabie saoudite et la réduction des subventions aux prix en Chine, elles ne contribueront pas beaucoup à ralentir la hausse des prix du pétrole à l’échelle mondiale. «En comparaison avec la réduction de la production à l’échelle mondiale due à l’épuisement des ressources, qui est de l’ordre de 4 millions de barils par jour cette année, la production supplémentaire de 200 000 barils par jour promise par l’Arabie saoudite est dérisoire», conclut Marchés mondiaux CIBC.

Pour consulter le rapport de Marchés mondiaux CIBC sur le hausse du prix de l’essence (en anglais), cliquez ici