Miser sur les secteurs en disgrâce

Par La rédaction | 31 mai 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Christopher Arbuthnot aime ramer à contre-courant. Le portefeuille mondial qu’il gère à Manuvie Gestion d’actifs (États-Unis) met l’accent sur les zones du marché boursier qui sont tombées en disgrâce.

Ainsi, il estime qu’il y a beaucoup de valeur à tirer de l’Europe présentement. En entrevue à Morningstar Canada, Christopher Arbuthnot admet que la Grèce, l’Irlande et le Portugal connaissent d’énormes problèmes. Cependant, « ils sont périphériques et ne représentent collectivement qu’une petite portion du produit intérieur brut de l’Europe », souligne l’expert.

L’Italie représente la plus grande pondération de Christopher Arbuthnot en Europe, et il commence à être séduit par l’Espagne. Il dit que l’Italie est en bien meilleure position fiscale que l’Espagne, mais que cette dernière n’est pas autant en détresse que beaucoup le craignent étant donné son niveau d’endettement relativement faible par rapport à son PIB, à 70 %.

En Europe, Christopher Arbuthnot se concentre sur les entreprises médiatiques bien établies. L’une des plus grandes sociétés italiennes de télédiffusion, Mediaset, est l’un de ses principaux avoirs. Bien que l’actionnaire majoritaire soit Silvio Berlusconi, l’ancien premier ministre italien, « la compagnie génère d’importants flux monétaires disponibles et nécessite peu de dépenses en capital », explique le gestionnaire.

Il a aussi un penchant pour la filiale espagnole de Mediaset, Mediaset España Comunicacion. Certes, elle ne possède pas la même part de marché que sa société mère en Italie, mais c’est toujours une importante société de radiodiffusion espagnole.

Aux États-Unis, Christopher Arbuthnot a des positions importantes dans le secteur de la technologie. Il a des placements substantiels dans LinkedIn et CEVA.

Avec 161 millions de membres, le réseau professionnel en ligne LinkedIn a un modèle commercial diversifié. Ses revenus proviennent des abonnements de ses membres et des recruteurs qui puisent dans cette puissante base de données de candidats. Les agences de marketing paient aussi LinkedIn pour cibler des candidatures haut de gamme. Bien que l’action de LinkedIn semble coûteuse compte tenu de ses bénéfices actuels, « son cours semble attrayant si l’on prend en compte la croissance potentielle de la compagnie au cours des trois à cinq prochaines années », calcule Christopher Arbuthnot.

Quant à CEVA, cette société qui concède des licences de processeurs de signaux numériques et d’applications intégrées, fait affaire avec les fabricants de combinés du monde entier. Le modèle commercial de CEVA s’appuie sur la perception de frais de licence à la vente, de redevances de chaque processeur vendu et de revenus provenant des services de soutien, de développement d’outils et de maintenance.

CEVA a eu des problèmes au cours des derniers mois et l’action a reculé, dit Christopher Arbuthnot. « La seconde moitié de l’année devrait marquer une amélioration, et j’ai utilisé le faible cours de l’action pour l’étoffer. L’évaluation est bon marché pour une compagnie de technologie qui a un bilan financier solide et possède une grande part de marché », ajoute-t-il.

Une petite partie (15 %) du portefeuille de Christopher Arbuthnot renferme des titres canadiens, dont Progress Energy Resources (gaz naturel), Africa Oil (énergie) et Karnalyte Resources (potasse).

La rédaction