Montréal veut être à la pointe de la FinTech

Par La rédaction | 6 avril 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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À l’heure où les investissements dans la technologie financière (FinTech) explosent partout sur la planète, la communauté montréalaise s’affaire pour que la métropole ne soit pas en retard, rapporte Le Devoir.

« Lentement mais sûrement, le milieu s’organise », écrit le quotidien, qui précise qu’outre Finance Montréal, deux fonds spécialisés, Ferst Capital Partners et M2S Capital, se sont fixé pour objectif de soutenir les entreprises du secteur, tandis qu’un autre organisme, Finfusion MTL, a organisé l’an dernier plusieurs événements sur ce thème.

« Dans cette révolution, on veut que les institutions puissent s’adapter, parce que ça va avoir un impact sur leur compétitivité. Mais aussi, on veut que Montréal ait sa part du gâteau, même si on sait qu’il y a des gros joueurs comme Londres et New York », explique le directeur général de Finance Montréal, Mario Albert, par ailleurs ex-patron d’Investissement Québec et de l’Autorité des marchés financiers.

LE QUÉBEC A DES ATOUTS

La FinTech, autrement dit la nouvelle génération de services financiers (plateformes de prêts interpersonnels, paiement mobile, applications d’épargne automatisée, bitcoin, objets connectés, etc.), est désormais un incontournable sur la scène financière internationale.

Et le Québec dispose d’atouts dans ce secteur d’activité, puisqu’il abrite plusieurs joueurs de renom, telles que les compagnies montréalaises Blockstream, spécialisée dans les cryptomonnaies et l’architecture sous-jacente, et Lightspeed Retail, qui fournit des services numériques destinés à la vente au détail.

L’un des objectifs de Finance Montréal est d’ailleurs de mettre sur pied un « hub fintech », ou espace de développement commun, note Mario Albert.

« On veut rassembler les gens impliqués dans l’écosystème et les faire travailler ensemble, indique-t-il. Un projet qui implique les institutions financières, qui sont nos membres, les grands intégrateurs comme CGI, Accenture et Microsoft, ainsi que les universités, les fonds de capital de risque, les associations et les accélérateurs comme District 3 ou la maison Notman ».

Bien que les données concernant l’investissement dans la FinTech canadienne soient fragmentaires, le potentiel mondial est énorme. Si l’on en croit Citigroup, l’argent qui y est investi à l’échelle internationale est ainsi passé de 1,8 G$ à 19 G$ en l’espace de cinq ans. Au Canada, les principales concurrentes de Montréal dans ce domaine sont Toronto et, dans une moindre mesure, Vancouver.

« Je pense que Montréal peut se doter d’un centre important et de personnes qui restent à long terme et participent au développement de plusieurs entreprises dans le temps, qui créent des profits et des emplois », explique Thomas Pasturel, cofondateur de la firme Finfusion.

DES RISQUES POUR LES BANQUES?

Selon un récent sondage mondial réalisé par PricewaterhouseCoopers auprès de 544 cadres de l’industrie financière et d’entreprises fintech, la vaste majorité des institutions « traditionnelles » (83 %) jugent qu’une partie de leurs activités sera à risque d’ici à 2020. Et dans les banques, cette proportion atteint 95 %.

« Les institutions financières sont très sensibilisées, très attentives, remarque Éric Lemieux, président fondateur de M2S Capital. Le grand gagnant de la FinTech sera le consommateur. D’abord, ça va diminuer les coûts de certains services. On le voit depuis longtemps dans les paiements, les transferts, par exemple. »

Pour l’industrie financière, le virage FinTech représentera « un petit électrochoc » qui lui fera comprendre que, « même si on est dans un oligopole, la technologie peut la faire trembler », conclut le dirigeant.

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