Ne blâmez pas la génération Y

Par Yves Rivard | 27 mai 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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John Aziz ne donne pas dans la dentelle dans un papier publié sur le site TheWeek.com, article dans lequel il compare la génération Y à des Néandertaliens financiers, citant à l’appui un sondage réalisé pour le compte de Standard & Poor’s. Ben Steverman, journaliste pour Bloomberg, invite pour sa part à faire preuve d’empathie pour les Y, question placements, et de plutôt fustiger leurs parents. Sujet réactionnaire ou contenu pertinent? Un coup d’œil s’impose.

Selon M. Steverman, si les investisseurs issus de la génération Y sont actuellement la cible d’attaques de la part de nombreux médias financiers, c’est que leurs méthodes et pratiques en matière de placements ne seraient pas au goût du marché financier. Méfiants du spéculatif et de l’actionnariat, ces derniers trouveraient un certain confort dans la zone des investissements à faible rendement, et mettraient ainsi en péril leur plan de retraite, selon un sondage Gallup.

Mais ce ne serait pas le cas, leur planification financière tendant plutôt à prouver que le commerce d’actions en serait une composante majeure.

Ainsi, contrairement au sondage Gallup, des données émanant de Fidelity Investments révèleraient que lesdits plans financiers reposeraient à hauteur de 84 % sur des revenus d’actions. M. Steverman pointe plutôt du doigt les parents, et même les grands-parents, soit les investisseurs plus âgés qui seraient présentement en train de saboter leur avenir financier. En effet, 57 % des plans de retraite des baby-boomers étaient constitués d’actions en 2009, par rapport à 69 % en 2014, soit l’exact opposé de ce que recommandent habituellement les conseillers à leur clientèle se rapprochant de la retraite.

Selon lui, un portefeuille scindé à parts égales entre actions et obligations il y a deux ans serait aujourd’hui constitué à 60 % d’actions, ce bond étant redevable à la montée du marché. Et si les fonds cibles et les comptes gérés peuvent permettre l’ajustement de ces portefeuilles, les faits démontrent plutôt que les boomers n’utilisent pas ces options. Ils préfèrent choisir un plan précis et s’y tenir, comme l’atteste le fait que 55 % des boomers n’ont pas touché à leur portefeuille au cours des deux dernières années, selon Fidelity Investments.

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Yves Rivard