« Normaliser » l’épargne personnelle

Par Pierre-Luc Trudel | 10 novembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Longtemps considérée comme le parent pauvre de la planification de la retraite, l’épargne personnelle devra devenir un automatisme pour tous les citoyens, affirme Lyne Duhaime, présidente pour le Québec de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP).

Déposé en 2013, le rapport D’Amours compare le système de retraite québécois à une maison à trois étages : le premier étage est constitué de la pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) et du Supplément de revenu garanti (SRG), le deuxième, du Régime de rentes du Québec (RRQ), et le troisième, des régimes complémentaires de retraite et de l’épargne personnelle.

« Pour certains, l’épargne personnelle, c’est comme le grenier, ce n’est pas essentiel. Or, à l’heure où la moitié des travailleurs ne bénéficient pas d’un régime de retraite de leur employeur, l’épargne personnelle n’est pas la cerise sur le gâteau, c’est un étage du gâteau », a souligné Mme Duhaime lors de la 4e édition du Colloque Retraite, investissement institutionnel et finances personnelles de Québec.

Moins de 15 % des employés du secteur privé ont aujourd’hui accès à un régime de retraite à prestations déterminées. L’époque où les travailleurs n’avaient pas trop à se soucier de la planification de leur retraite est donc bel et bien révolue.

« Notre société doit normaliser l’épargne personnelle, en faire quelque chose d’automatique et naturel. Il y a une vingtaine d’années, on considérait ceux qui faisaient du recyclage comme des anticonformistes. Aujourd’hui, tout le monde utilise son bac de recyclage sans même y penser. C’est la même philosophie qu’il faut adopter avec l’épargne personnelle », explique Lyne Duhaime.

CRÉER DES INCITATIFS

Pour « normaliser » l’épargne personnelle, la présidente pour le Québec de l’ACCAP soutient qu’il faut bien entendu mettre la littératie financière à l’avant-scène, mais également créer des incitatifs à l’épargne, notamment par la voie fiscale.

Le RVER s’inscrit dans une telle démarche, croit-elle. « Grâce au RVER, les jeunes qui vont entrer sur le marché du travail au cours des prochaines années vont considérer qu’il est tout à fait normal d’avoir accès à un outil d’épargne fourni par leur employeur. Ce sera tout simplement la norme pour eux, et cela les incitera à réfléchir à la question de la planification de la retraite. »

En raison de la hausse de l’espérance de vie, les jeunes devront d’ailleurs faire des choix financiers cruciaux lors de leur vie active s’ils ne souhaitent pas travailler durant les 20 ou 30 dernières années de leur vie.

Lyne Duhaime croit également qu’il faut défaire le mythe selon lequel l’épargne personnelle est uniquement une préoccupation de gens riches.

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Pierre-Luc Trudel