Nouvelles recrues : passer le test de la conformité

22 mai 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Accueillir un nouvel associé, une nouvelle recrue peut réellement dynamiser un milieu de travail. L’apport de nouvelles idées, des nouveaux actifs à eux seuls sont stimulants. Mais trop souvent, on oublie de vérifier les références et d’investiguer davantage lorsque vient le moment de signer les documents de transfert et d’embauche. Une grave erreur, affirment plusieurs experts.

Lors du dernier colloque annuel de l’ACCP (Association of Canadian Compliance Professionals) plusieurs conférenciers ont souligné l’importance au moment de l’embauche d’un nouveau représentant de bien comprendre à qui on a affaire. Vikram Barhat de notre site jumeau Advisor.ca était présent et nous fait part de leurs propos.

Le rôle de la conformité « Si on ne prend pas les précautions qui s’imposent, on court le risque d’être soumis à une enquête de l’Association canadienne des courtiers de fonds mutuels (ACCFM) », a expliqué durant ce forum, Heather Phillips, vice-présidente de la firme Armstrong Quaile et associés.

« On peut pourtant éviter une telle chose. Il s’agit d’examiner minutieusement, avant de signer quoi que ce soit, le passé du conseiller », ajoute-t-elle. C’est au service de conformité de la firme de faire ce travail. Ensuite seulement le portefeuille (actifs) du représentant pourra être évalué.

Selon Mme Phillips, vérifier les références d’un candidat permet notamment d’examiner le passé du conseiller et voir s’il a connu des problèmes (plaintes, enquêtes ou réclamations civiles…).

Examiner la pratique pour comprendre le risque En regardant quels types de produits vend le représentant, on saisit mieux les risques inhérents à sa pratique. Si cette personne ne vend que des fonds communs, ce n’est pas trop compliqué. Mais parfois, il y en a qui vendent des métaux précieux ou autres produits plus exotiques.

Examiner combien de revenus génèrent ces actifs, devrait arriver en fin de liste quand il s’agit d’établir la crédibilité d’un conseiller, croit Heather Phillips. « Que fait cette personne en dehors de ses activités au bureau ? A-t-elle déjà eu des problèmes avec le fisc ? Les références fournies sont-elles crédibles, concluantes ? Il ne faut rien oublier », ajoute-t-elle.

Bien comprendre les comportements passés Sheryl Hamilton de MGI Financial, aussi conférencière à ce colloque, pousse plus loin l’examen. « Il faut adopter une approche qui favorise la compréhension du risque que peut encourir la firme en embauchant cette personne. » Ceci signifie scruter les transactions financières personnelles de l’individu et son utilisation du levier, des domaines qui sont souvent problématiques dans l’établissement de la responsabilité professionnelle en cour.

« Inspecter les plaintes passées au dossier du conseiller est aussi très important, puisque celles qui sont non résolues suivront la recrue dans son nouvel emploi », dit-elle.

La conformité vérifiera également si la personne a déjà déclaré faillite ou subi une saisie-arrêt, par exemple. Il s’agit de comprendre pourquoi le conseiller s’est rendu là. « S’il a de la difficulté à gérer son propre argent, alors on peut se demander comment il gèrera celui des autres », dit Mme Hamilton.

Gérer le risque d’un cabinet financier signifie qu’on doit dépasser le simple processus de recrutement, croit-elle. « Un nouvel employé doit bien comprendre les politiques et la philosophie de votre entreprise. Ça veut aussi dire offrir une formation sur la gestion de risque et les politiques que préconise la nouvelle firme. Personne ne veut risquer une poursuite civile… »