Opérations sur titres d’emprunt : 2005, l’année de la voie rapide

1 mars 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(01-03-2006) Le marché canadien des titres à revenu fixe a connu un autre année faste en 2005, constate l’Association canadienne des courtiers en valeurs mobilières (ACCOVAM). En effet, les opérations sur titres d’emprunt ont atteint 5,9 billions de dollars, un record absolu qui éclipse de 14,6 % la précédente marque établie en 2004 (5,1 billions).

La formule gagnante derrière cette année vigoureuse se résume en quatre mots: les faibles taux d’intérêt, dit l’ACCOVAM. Ces taux ont représenté «des conditions suprêmes pour le marché des titres d’emprunt». Malgré le resserrement monétaire pratiqué par la Banque du Canada au 2e semestre de 2005, les rendements obligataires à long terme n’ont pas été poussés à la hausse. « Au contraire, note l’ACCOVAM, l’extrémité à long terme de la courbe des rendements a continué de s’aplanir, les conditions du crédit étant ainsi demeurées favorables et incitatives aux emprunts ».

Le marché des obligations de sociétés a connu une année exceptionnelle. Les émissions ont totalisé 64.9 milliards de dollars. C’est 6,4 % de mieux qu’en 2004, qui était déjà une année record. L’abolition de la règle relative au contenu étranger a représenté « non seulement une énorme victoire pour le milieu financier et le public investisseur, mais aussi une percée majeure pour les marchés des capitaux canadiens », souligne l’ACCOVAM. Notamment, l’élimination de ce plafond a accru le rayonnement et l’attrait du marché canadien des titres d’emprunt à l’échelle internationale.

Les émission d’obligations gouvernementales (fédérale, provinciales et municipales) ont accusé des reculs. En effet, les excédents budgétaires, l’appréciation des revenus et l’augmentation des transferts fédéraux font en sorte que les gouvernements sont moins dans l’urgence d’avoir à emprunter pour financer leurs activités. Par exemple, la Ville de Toronto a été l’an dernier le plus gros émetteur municipal avec des financement de seulement 500 millions de dollars.

Le ralentissement au chapitre des émissions gouvernementales a été largement compensé par les opérations sur les titres d’emprunt. En effet, l’ACCOVAM indique qu’il y a eu une forte reprise des échanges des obligations provinciales (+ 21 % à 14,4 milliards de dollars) et municipales (+ 26 % à 498,3 millions). La présence grandissante des gestionnaires de placements non conventionnels (comme les fonds de couverture) et les investisseurs actifs de l’Europe et de l’Asie ont non seulement « transformé le paysage, mais représenté aussi une force influente sur le marché ».