Où devriez-vous réseauter cette année?

Par Hélène Roulot-Ganzmann | 26 mars 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Pour réseauter de façon efficace, il faut savoir ce que l’on cherche, se fixer des balises et bien identifier où aller. Sans plan précis, on risque de s’épuiser et de perdre temps et argent.

« Il n’y a pas d’endroit parfait pour réseauter, croit Francine Lavallée, planificatrice financière au Centre financier Vaudreuil-Dorion. L’important est de trouver son degré de confort en fonction de sa personnalité et, lorsqu’on a trouvé son créneau, de le suivre. »

Certaines personnes n’ont ainsi aucun mal à papillonner de groupe en groupe dans une soirée de gala ou un cocktail, précise-t-elle, alors que d’autres trouveront davantage leur compte dans des réunions récurrentes où ils retrouvent toujours les mêmes personnes ou presque.

Gaétan Veillette, planificateur financier affilié au Groupe Investors, estime lui aussi qu’il faut déterminer ses objectifs de réseautage avant de choisir où aller.

« Acquérir de nouveaux clients, consolider votre clientèle, développer des contacts avec des homologues de l’industrie, socialiser, faire connaître votre offre de produits ou services, en savoir plus sur votre concurrence, vous tenir au courant des enjeux l’industrie ou de l’évolution du cadre réglementaire, représenter votre entreprise, découvrir de nouvelles façons de faire ou de penser… Autant de raisons de participer à une activité de réseautage », note-t-il.

Il ajoute que certains événements, des 5 à 7 ou des cocktails par exemple, sont socialement agréables, mais peu productifs sur le plan des affaires.

D’autant que réseauter implique des coûts de déplacement, de repas, de frais de représentation, etc. Le réseautage est un outil de marketing. Il faut le voir comme un investissement, soulignent les deux conseillers.

LES CLUBS DE RECOMMANDATIONS

C’est dans ces moments que Mme Lavallée se sent le plus à l’aise. Ces clubs, qui réunissent sur une base régulière des professionnels de secteurs variés et ayant différents champs d’expertise, permettent de bâtir des relations solides entre leurs membres dans le but de se recommander des clients ou des collaborateurs potentiels.

« Des amitiés, même, insiste-t-elle. Au fil des discussions que nous avons, qui sont au départ professionnelles, mais qui glissent souvent de sujets d’abord professionnels vers des plus personnels, où on crée des liens de confiance et le professionnel et le personnel se mélangent. »

Hugo Neveu, courtier hypothécaire à Planiprêt, est lui aussi un adepte des clubs de recommandations. Après douze ans de métier, il se lève encore tous les jeudis matin à 5 h 30 pour se rendre aux déjeuners BNI de Lévis.

« On échange des cartes d’affaires, résume-t-il. On crée des contacts privilégiés. Il y a toujours quelqu’un qui connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un, et on est souvent mieux servi lorsque l’on est recommandé. »

LES CONSEILS D’ADMINISTRATION

Dans la même veine que les clubs de recommandations, plusieurs professionnels de la finance réseautent dans les conseils d’administration (CA) auxquels ils siègent. Francine Lavallée est administratrice de l’Association des gens d’affaires de Soulanges, en Montérégie, une organisation qui regroupe des professionnels et des entrepreneurs de treize municipalités situées à l’ouest de Montréal.

« Les CA permettent de prendre le pouls de ce qui se passe dans notre région sur le plan économique, indique-t-elle. C’est important, car le climat économique peut avoir un impact positif ou négatif tant sur les finances que sur le moral des clients », explique-t-elle.

LES ORGANISMES DE CHARITÉ

Par ailleurs, s’impliquer dans un organisme de charité permet de gagner en visibilité tout en se montrant à ses clients sous un autre jour, plus altruiste.

« S’impliquer dans une cause, c’est le meilleur moyen de réseauter. En sortant de son domaine de prédilection, on peut faire une différence tout en élargissant son réseau », explique le président-fondateur de Partenaire-Conseils Groupe financier, Dominic Paquette, engagé depuis dix ans auprès du Grand défi Pierre Lavoie.

« Cette cause consiste à promouvoir de saines habitudes de vie dans les écoles, souligne M. Paquette. On se fait aussi du bien, puisque nous avons une équipe qui participe au défi cycliste. Nous amassons de l’argent pour la cause et, en même temps, cela contribue à notre rayonnement. »

À cette occasion, le cabinet n’hésite pas à solliciter sa clientèle et le milieu d’affaires, ce qui lui permet de créer des liens autrement que lors d’un cocktail plus formel.

DANS LE MILIEU

S’il est important de réseauter hors de son milieu, cela ne signifie pas qu’il faille fuir les événements où se réunissent les conseillers. Colloques, congrès, séminaires ou 5 à 7… là encore, c’est à chacun de déterminer ce qui sera le plus pertinent pour lui.

Hugo Neveu vante les mérites des cocktails du Regroupement des jeunes courtiers du Québec (RJCQ), dont il est membre fondateur, et qui ont lieu tant à Québec qu’à Montréal. Mais s’il y a un événement à ne pas manquer selon lui cette année, c’est la Journée de l’avenir des professionnels, organisée par le RJCQ le 3 mai prochain à La Prairie.

« On y va pour échanger avec nos pairs sur les stratégies propres à notre domaine, indique-t-il. C’est essentiel de parler avec des gens qui vivent le même genre de réalité que vous. »

D’autres conseillers estiment que le congrès de l’Institut québécois de planification financière (IQPF), qui aura lieu cette année en septembre à La Malbaie, est un incontournable pour réseauter.

LE GROUPE RESO

Gaétan Veillette trouve également un intérêt à s’engager dans des organisations spécifiquement destinées au réseautage, comme le Groupe RESO. Groupe auquel Caroline Dame, conseillère en sécurité financière et membre de Elle Finances, a adhéré elle aussi. Elle est même en train d’y mettre sur pied un groupe de femmes.

« Il s’agit de consolider le réseau avec, notamment, l’organisation d’événements thématiques, explique-t-elle. C’est bien d’aller à des colloques ou des congrès et de récupérer des cartes d’affaires, mais ça ne suffit pas. Il faut ensuite alimenter son réseau en se rencontrant régulièrement et en se recommandant les uns les autres. »

Ces rencontres peuvent avoir lieu à l’occasion d’un 5 à 7 ou d’un déjeuner, voire autour d’un café, afin de parler de soi.

« Plus il y a de gens qui savent qui je suis, ce que je fais et ce que je vaux, mieux c’est, croit-elle. Ces rencontres du Groupe RESO nous permettent de partager nos ressources, nos ambitions et d’exercer notre leadership. »

LES RÉSEAUX SOCIAUX

Il faut savoir cerner son profil de réseauteur, indique Gaétan Veillette. Certains ne sont pas très à l’aise en société et vont préferer créer des liens sur Internet, à travers les réseaux sociaux que sont LinkedIn, Facebook ou encore Instagram. Ces canaux offrent de nombreuses occasions de se faire connaître, souligne-t-il. Il faut en revanche toujours les tenir à jour et ne pas oublier de transmettre aux gens des souhaits d’anniversaire ou encore ses sympathies lors d’un décès, ajoute-t-il.

À ÉVITER

Les conseillers notent qu’il est évidemment requis d’avoir un comportement convenable et de tenir des propos appropriés lors de toutes activités de réseautage. Avoir ses cartes d’affaires sous la main est aussi indispensable.

On évite donc de parler de sexe, politique et religion, autant de sujets qui peuvent vite échauffer les esprits. On n’abuse pas non plus de l’alcool. Inutile de courir les lieux de réseautage si c’est pour perdre en crédibilité!

Hélène Roulot-Ganzmann