Pas payants, les fonds du marché monétaire

Par Ronald McKenzie | 20 Décembre 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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« Offrez-vous un cadeau pour le temps des Fêtes : donnez-vous de l’argent. » Ted Rechtshaffen ne comprend toujours pas pourquoi les investisseurs persistent à acheter des fonds du marché monétaire. Ceux-ci ne produisent rien, ou si peu.

« L’an dernier, ces fonds ont rapporté en moyenne 0,56 %. Pour certains d’entre eux, ce fut à peine 0,01 % », indique le président du cabinet torontois Tridelta Financial Partners et également chroniqueur au quotidien The Financial Post.

Il existe pourtant une solution de rechange toute simple, dit-il : les comptes d’épargne à taux d’intérêt élevé. Celui qu’il utilise dans sa pratique est commercialisé par la Banque Manuvie, qui paie un intérêt de 1,40 %. Cela se compare très avantageusement au fonds Manuvie du marché monétaire qui affiche un rendement de 0,87 % sur 1 an et 0,71 % sur 3 ans.

Cet écart sur des taux si bas peut sembler anodin. C’est vrai si le solde du compte n’est que de quelques centaines de dollars. Mais pour les propriétaires de PME, les syndicats de copropriétés et les organismes de bienfaisance qui gèrent des sommes importantes, ces petits points de pourcentage peuvent faire une grande différence, note Ted Rechtshaffen.

Les consommateurs et les clients institutionnels seraient bien avisés d’utiliser ces comptes d’épargne à intérêt élevé. À ceux qui ne sont pas convaincus des avantages qu’ils présentent sur les fonds du marché monétaire, le chroniqueur financier donne un autre exemple.

Propriété de la Banque Scotia, la banque en ligne ING Direct verse 1,35 % sur les soldes de ses comptes d’épargne. À l’opposé, le fonds du marché monétaire de cette même Banque Scotia, qui détient 2 milliards de dollars d’actifs, n’a payé que 0,35 % l’an dernier. « Imaginez si ces 2 milliards s’étaient retrouvés chez ING Direct. C’est 20 millions de dollars que les clients auraient pu mettre dans leurs poches » , calcule Ted Rechtshaffen.

La palme du plus mauvais fonds du marché monétaire échoit à BMO Banque de Montréal. En effet, son fonds de 846 millions de dollars n’a généré que 0,05 % l’an dernier tandis que son gestionnaire, lui, a perçu des frais de 1,06 %, souligne le chroniqueur. Cela signifie que les porteurs de parts ont gagné des intérêts de 423 000 $ pendant que BMO empochait 8,9 millions de dollars en frais de gestion.

Pour Ted Rechtshaffen, l’affaire est entendue. Les investisseurs doivent absolument tourner le dos aux fonds du marché monétaire et privilégier les comptes d’épargne à intérêt élevé.

Ronald McKenzie