Payer le loyer à crédit : une bonne idée?

Par La rédaction | 10 avril 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La possibilité de régler son loyer ou ses frais de condo par carte de crédit semble gagner en popularité, et ce, au point de constituer une nouvelle tendance. Pas moins de 30 000 Canadiens auraient opté pour cette méthode en seulement deux ans, indique RentMoola, une entreprise de Vancouver spécialisée dans l’offre de services de paiements électroniques aux locataires et locateurs.

Selon un article du Financial Post, 100 000 unités locatives auraient recours à ce service, dont 80 000 en sol canadien. Le concept est simple : éliminer les chèques.

Concrètement, les services offerts permettent aux consommateurs d’utiliser leur carte de débit ou de crédit pour régler différentes charges relatives au logement et d’ainsi accumuler des points pour divers programmes de fidélisation et de récompenses.

Mais, comme le souligne l’article, les frais d’utilisation de 2,75 $ par transaction pour l’utilisation de la carte de crédit rendent l’obtention de points moins attractive que le recours à la carte de débit, actuellement libre de frais.

La génération Y comme clientèle cible

Le succès des services offerts par RentMoola serait attribuable à la génération des 25 à 35 ans, qui représenterait entre 60 % et 70 % de sa clientèle. Selon Patrick Postrehovsky, cofondateur et directeur général de la compagnie, cette offre rejoindrait cette tranche de Canadiens « qui n’a pas pris l’habitude d’utiliser des chèques ».

Ce concept s’inscrirait dans la stratégie globale des institutions de crédit qui cherchent à accaparer différents secteurs de marchés, dont ceux du logement, de l’impôt et des frais de scolarité.

Une invitation à hausser sa dette?

« Ce n’est pas une pratique que je recommanderais », selon Scott Hannah, directeur général de Credit Counselling Society, basée à Vancouver. L’ajout de dépenses à une carte de crédit ouvrirait la porte à des problèmes d’endettement, rapporte le Financial Post.

Si les utilisateurs avisés et exerçant une bonne gestion de leurs finances personnelles peuvent tirer avantage d’un tel système, il en irait autrement pour la majorité qui ne fait qu’ajouter la note à son solde, précise Scott Hannah.

Une réalité que nuance Patrick Postrehovsky en rappelant que les services offerts ne cherchent pas à endetter davantage les clients, et que ceux-ci « demeurent libres de fixer le montant à transférer sur la carte de crédit ».

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