PCAA : les investisseurs du Québec en colère

2 avril 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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De nombreux investisseurs individuels ont exprimé hier leur frustration face au processus de restructuration du papier commercial adossé à des actifs (PCAA), lors d’une rencontre organisée lundi à Montréal par le comité Crawford.

Réunis à l’Hôtel Reine-Elizabeth, quelque 200 d’entre eux ont écouté avec attention la présentation de Purdy Crawford, du président du comité qui porte son nom. Ce dernier leur a fourni plus de détails sur le plan qui sera soumis à un vote le 25 avril prochain. En matinée, une première réunion, tout aussi corsée, avait eu lieu à Toronto.

Les explications données par Purdy Crawford et les experts du comité, le plus souvent complexes, n’ont pas allégé la colère des petits investisseurs. Ceux-ci sont déçus de s’être fait vendre des produits financiers plus risqués que ce que leurs courtiers leur avaient prétendu. Un investisseur a même affirmé qu’il sentait qu’on lui mettait «un fusil sur la tempe» pour obtenir son appui.

Dans la foulée de la crise des hypothèques à risque aux États-Unis, le marché canadien du PCAA non bancaire a perdu toute liquidité, les investisseurs craignant qu’il soit largement contaminé par des créances de mauvaise qualité. Dans les faits, seule une mince proportion de tout le papier commercial était adossée à des actifs à risque.

Un accord conclu à Montréal au cours des derniers mois a entraîné le gel des transactions sur le PCAA problématique afin d’éviter les lourdes pertes qu’aurait entraînées une liquidation massive des titres.

Les investisseurs individuels, qui seraient au nombre de 2000 au pays, dénoncent le manque de transparence au sujet de la restructuration. Plusieurs d’entre eux prennent mal, entre autres, qu’on leur demande de renoncer à leur droit de poursuivre les courtiers qui leur ont vendu du PCAA.

Le plan prévoit la conversion du PCAA non bancaire, qui était un placement à court terme (d’une durée de 30 à 90 jours), en obligations dont le terme pourra atteindre 10 ans. Les banques, par contre, bénéficieront d’une décharge qui les protégera contre toute poursuite judiciaire dans ce dossier, tout en limitant leurs risques financiers.

Les investisseurs individuels voudraient que la Caisse de dépôt et placement du Québec rachète leurs titres, soit une somme d’environ 300 millions de dollars ou moins de 1 % du total de 33 milliards de dollars investis dans du PCAA non bancaire. Le plan doit être approuvé par au moins 50 % des détenteurs de PCAA, peu importe la taille de leurs avoirs.