PEAK fait l’acquisition de Promutuel

9 Décembre 2009 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La rumeur qui courait depuis quelques semaines s’est confirmée mardi matin lors d’une conférence téléphonique conjointe entre les dirigeants du Groupe financier PEAK et ceux du Groupe Promutuel. Le Groupe financier PEAK a signé une entente en vue d’acquérir Promutuel Cabinet de services fianciers inc., qui regroupe essentiellement le volet épargne collective. « Ce ne sont pas tous les services financiers de Promutuel Capital qui ont été acquis, car nous offrons également des produits en épargne et crédit sous la filiale Promutuel Capital, société de fiducie inc. et nous sommes toujours actifs à ce chapitre », a précisé par courriel Josée Garneau, conseillère en relations publiques au Groupe Promutuel. PEAK entend maintenir le nom de Promutuel Capital quelque temps et conservera ses activités sous une entité distincte à moyen terme. La transaction est sujette aux approbations des autorités réglementaires et prendra effet le 31 décembre 2009.

En acquérant des actifs de Promutuel évalués à 1,5 milliard de dollars, PEAK accroît ainsi sa taille de 30 % et sa part de marché. Grâce à cette transaction, le cabinet indépendant gère des actifs totaux de 6 milliards $ et compte plus de 135 000 clients.

« Nos experts en fusions et acquisitions nous disent qu’il s’agit de la plus importante transaction dans l’industrie des fonds communs cette année », a déclaré le président et chef de la direction de PEAK, Robert Frances.

Une victoire pour les conseillers indépendants ? Les conseillers associés au réseau de PEAK ont réagi positivement à la nouvelle.« Les conseillers auxquels nous avons parlé sont satisfaits; ils voient cette transaction comme une victoire des indépendants. Personne ne souhaitait qu’une fois de plus, un courtier tombe aux mains d’une grande institution bancaire ou d¹une grande compagnie d¹assurance, ajoute-t-il. Les conseillers apprécient la stabilité. Il en coûtera un peu plus cher de procéder ainsi, mais en bout de ligne, nous gagnons en crédibilité par cette transaction, dans l’éventualité d’autres acquisitions. »

« Dites au marché que les indépendants sont bien en vie et se portent à merveille ! », a-t-il déclaré en entrevue à Conseiller.ca.

Fait intéressant dans cette transaction, c’est un cabinet indépendant – et non, comme il est arrivé souvent ces dernières années, une grande institution financière – qui fait l’acquisition d’un autre cabinet indépendant dans le but d’accroître ses activités.

Y’a-t-il des pertes d’emploi ? Robert Frances répond à nos questions Le président et chef de la direction de PEAK a répondu aux questions de Conseiller.ca :

Quel est le montant de la transaction ? Robert Frances : Il s’agit de deux entreprises privées, le montant de la transaction demeure confidentielle.

Le service de crédit et financement de Promutuel passe-t-il chez PEAK ? R. F. : Cette devision demeure chez Promutuel.

La gestion de l’appariement passe-t-elle chez PEAK ? R. F. : Non, ce département ne fait pas partie de la transaction.

Quels sont les termes de l’entente de services financiers offerts aux clients-membres de Promutuel par PEAK pour les cabinets de Promutuel ? R. F. : Les cabinets d’assurances continue de référer leurs clients à Promutuel Capital. Rien ne change de ce point de vue puisque la raison sociale et les services demeurent. Il s’agit d’un changement qui sera imperceptible sur le terrain. Tout se déroulera de la même manière.

Y’a-t-il des pertes d’emploi chez les quelque 400 représentants et assistants inscrits et au sein du personnel administratif (une douzaine de personnes) ? R. F. : Pas à ma connaissance, nous avons besoin de personnel pour développer nos affaires et nous évaluerons tout cela dans les prochaines semaines.

Est-ce que le niveau de productivité des représentants de Promutuel sera remis en question, poussé vers le haut ? R. F. : Ce n’est pas la philosophie de PEAK. Le coût de la vie est moindre en région et les volumes d’affaires ne se comparent pas nécessairement à ceux des conseillers des grands centres mais ce n’est pas une donnée qui nous préoccupe en particulier. Ce qui nous intéresse, c’est que le conseiller ait un volume suffisant d’affaires pour bien gagner sa vie et qu’il puisse aussi bien conseiller ses clients. La pression vient davantage du milieu, de la concurrence. Chez PEAK nous voulons nous assurer que nos conseillers ont tous les outils et la formation nécessaires pour bien servir leurs clients. Nous sommes des indépendants et nous offrons des produits et des services pour le meilleur intérêt de nos clients. À date, il n’y a jamais eu de fraude ou de malversations chez PEAK, nous entendons à ce que cela demeure notre image de marque. Nous encouragerons nos conseillers à maintenir avant tout les plus hauts standards possibles.

Comment se fera l’arrimage des services administratifs (back office) ? R. F. : Pour le moment, les deux équipes de services administratifs demeurent. Les systèmes informatiques sont différents et nous travaillerons en parallèle. L’intégration, s’il y a lieu, est un projet à long terme.

Sur un actif de 1,5 milliard $, quelle est la ventilation des actifs par secteur ? R. F. : Nous sommes toujours à évaluer exactement les différentes proportions d’actifs mais nous savons que plus de 80 % de ceux-ci se trouvent sous forme de fonds communs de placement. Nous avons également beaucoup de fonds distincts.

Deux riches parcours Le groupe PEAK, fondé en 1990 par son actuel président et chef de la direction, Robert Frances, est le plus grand cabinet indépendant de services financiers au Québec avec un actif sous gestion de plus de cinq milliards de dollars et un portefeuille de contrats d’assurance d’une valeur de deux milliards de dollars. Le Groupe financier PEAK est formé de Services en placements PEAK inc., de Valeurs mobilières PEAK inc., de Services d’assurances PEAK inc. et de Services financiers PEAK inc. Cette société d’intérêts privés est enregistrée dans la plupart des provinces canadiennes, PEAK compte plus de 600 conseillers et représentants au Canada. PEAK est le courtier de nombreux planificateurs financiers indépendants ainsi que des conseillers en épargne collective et en assurance. Il offre aussi les services de soutien administratif (back-office) aux cabinets de conseillers indépendants. PEAK a son siège social à Montréal et des places d’affaires à Québec, à Vancouver et à Weyburn (Saskatchewan).

Aux nombres des précédentes acquisitions de PEAK, notons des parts de Geoffrion, Leclerc, Marcoux et associés inc. (GLM), un courtier en fonds communs de placement et assurances de Québec, en 1999. En 2002, PEAK s¹empare du fournisseur d¹assurances Services financiers du Grand Montréal inc. En octobre 2007, PEAK achetait enfin Axa Services financiers, mettant ainsi la main sur 1 G$ d¹actifs sous gestion.

Fondé en 1859, Promutuel était à l’origine un assureur de dommages. L’entreprise a graduellement diversifié son offre de service en proposant à ses clients des produits d’assurance de personnes et des fonds communs de placement. Avec plus d’un demi-million de membres-assurés, un volume-prime de plus de 500 millions de dollars, un actif supérieur à un milliard de dollars, il s’agit du 4e assureur de dommage au Québec avec plus de 1750 employés répartis à travers la province, dont 80 % en dehors des grands centres urbains. C’est en 1988 que Promutuel a débuté la distribution de produits d’assurance de personnes et en 1999 qu’il s’est lancé dans les services financiers, notamment l’épargne collective et les services de crédit et financement. L’actif sous gestion se situait à près de 1,5 milliard de dollars au moment de la transaction.En 2006, Promutuel a acquis le réseau de représentants de Norbourg et, en novembre 2005, celui de Gestion de patrimoine Tandem aux lendemains de la chute de Norbourg, de même que, début 2008, du réseau de représentants de Triglobal.

L’entente de transaction survient le jour de l’inauguration officielle de la Phase 1 du nouveau siège social de Promutuel à Québec. L’éco-bâtiment de sept étages a requis un investissement de 35 millions de dollars. La Phase 2, également de 7 étages, sera livrée au printemps 2011.