PEAK toujours en quête d’acquisitions

Par Ronald McKenzie | 14 janvier 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Robert Frances, président et chef de la direction du Groupe financier PEAK.

Avec l’achat de certains éléments d’actifs de Customplan Financial Advisors, le Groupe financier PEAK veut consolider sa présence dans l’Ouest canadien. En entrevue à Conseiller.ca, Robert Frances a confirmé que son entreprise nourrit encore de grandes ambitions de croissance. « Nous n’avons pas chiffré ces ambitions. Mais nous voulons être le plus important [agent général] », dit le président et chef de la direction du Groupe financier PEAK.

La transaction avec Customplan n’est pas une acquisition traditionnelle, avec versement d’argent ou échange d’actions. « Les propriétaires de Customplan détiennent le même pourcentage d’actions qu’ils avaient au départ dans la société. La direction demeure en poste. La bannière ne disparaît pas », indique Robert Frances.

Seulement, elle a cédé à PEAK certains actifs « qui vont nous permettre de prendre notre place et qui vont leur donner un coup de main ». Robert Frances signale que PEAK compte maintenant plus de 150 000 clients, plus de 6 milliards de dollars d’actifs et un portefeuille enviable de contrats d’assurance. Il ajoute : « Plusieurs MGA [agents généraux] ne veulent pas vendre. Mais ils souhaitent avoir un plan de relève à long terme. Voilà pourquoi ils aiment l’idée de pouvoir s’unir à un réseau national indépendant comme le nôtre. »

Il n’est pas exclu que PEAK finisse par acheter Customplan en bonne et due forme. Mais, pour l’heure, Robert Frances a choisi de renforcer un partenariat qui existe depuis cinq ans. En s’associant avec PEAK, Customplan peut, par exemple, offrir des produits qu’elle ne distribuait pas, comme ceux de la Financière Manuvie.

Des acquisitions en assurance individuelle et collective L’intensification du lien d’affaire avec Customplan permettra à PEAK de consolider sa présence dans l’Ouest canadien. Certes, ses conseillers y étaient déjà actifs, mais, en matière d’assurance, ils bénéficieront de l’aura de Customplan. Les médias l’ont souligné, cette société basée en Colombie-Britannique a été désignée par le Business in Vancouver Magazine comme la plus grande firme indépendante de planification financière dans la région de Vancouver.

« Ils ont 300 conseillers bien établis. Ils viendront doubler les rangs de notre division d’assurances », note Robert Frances. Avec cinq bureaux de service situés en Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique, PEAK verra ses services de soutien au développement des affaires considérablement renforcés. Robert Frances n’en fait pas de mystère, c’est l’Alberta et la Colombie-Britannique qui l’intéressent avant tout.

Le Canada étant le pays des deux solitudes, comment les Canadiens de l’ouest perçoivent-ils l’arrivée d’une entreprise québécoise dans leurs terres? Très bien, apparemment. « Nous ne sommes pas vus comme une menace. Ils savaient que nous voulions garder tout en place. En plus d’être déjà très forts, les assureurs vie québécois sont bien réglementés. Ce sont des avantages pour nous », souligne Robert Frances.

PEAK n’a pas fini de faire des emplettes. Elle a l’intention de faire d’autres en 2013, tant en assurance individuelle que collective. Elle se servira du partenariat développé avec Customplan pour approcher les agents généraux au Québec et dans les autres provinces canadiennes. « Notre modèle rassure les entrepreneurs qui veulent rester indépendants. Nous sommes une alternative aux consolidateurs conventionnels », fait remarquer Robert Frances.

La valeur du conseil indépendant Le mot « indépendant » est revenu à plusieurs reprises lors de notre conversation. Le succès de PEAK repose justement sur le conseil indépendant. Aux yeux de Robert Frances, c’est encore la voie à suivre. « L’indépendance d’un réseau et des conseillers crée un équilibre. C’est une question de choix pour les clients. Pour les conseillers, c’est la possibilité d’avoir des options pour travailler. » L’indépendance permet d’éviter les conflits d’intérêts, de ne pas être obligé de vendre des produits maison, par exemple.

Robert Frances estime qu’il est plus facile de vendre du conseil indépendant aujourd’hui qu’il y a 10 ans. Avec les scandales financiers, dit-il, les consommateurs « voient ce qui se passe ». Ils s’intéressent davantage à l’industrie des services financiers et posent beaucoup plus de questions.

« Ils nous disent : « Donne-moi des compagnies solides, mais assure-toi que ton conseil reste indépendant ». Ils recherchent des conseillers qui ne travaillent que pour eux, et c’est bon pour nous », explique Robert Frances.

À la suite des scandales Norbourg et Mount Real, pour ne nommer que ceux-là, de nombreux cabinets indépendants ont vu une partie de leur clientèle fermer leurs comptes et migrer vers les grandes institutions financières. PEAK n’a pas souffert de cet exode.

Certains observateurs de l’industrie aimeraient que Robert Frances utilise son prestige pour défendre le conseil indépendant. Cette remarque l’interpelle. « Lorsque j’ai été président du conseil de l’Institut des fonds d’investissement du Canada [IFIC], j’ai mis l’accent sur la valeur du conseil indépendant. On voit aujourd’hui l’importance que l’IFIC accorde à cette question », répond-il. Pour lui, la meilleure façon de promouvoir le conseil indépendant, c’est de réussir en affaires et de montrer que « c’est possible d’avoir un modèle indépendant ». Un autre moyen est de parler aux personnes qui « sont dans une position d’influence », c’est-à-dire aux hommes et aux femmes qui sont en politique.

PEAK devrait-il inciter ses conseillers à devenir membres du Regroupement des conseillers de l’industrie financière du Québec (RCF), par exemple? « Nous préférons que les conseillers prennent eux-mêmes cette décision », dit l’homme d’affaires. En effet, certains de représentants de PEAK sont d’accord avec les objectifs du RCF alors que d’autres trouvent « que ce n’est pas la bonne avenue ». « C’est une question délicate, précise Robert Frances. En passant, je vous rappelle que la plupart des membres fondateurs du Regroupement étaient de chez nous et qu’ils y sont encore. »

Ronald McKenzie