Perspectives 2010 : surpondérez les actions, dit TD

Par Ronald McKenzie | 12 janvier 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les stratèges de TD Waterhouse ont frotté leur boule de cristal afin de savoir ce que réserve l’année 2010 aux investisseurs.

Quatre conclusions ressortent de leur analyse.

  • Afficher une surpondération en actions par rapport aux titres à revenu fixe, car les actions offrent une plus grande valeur relative.
  • Maintenir une position neutre entre les actions canadiennes, américaines et internationales.
  • En ce qui a trait aux titres à revenu fixe, afficher une surpondération en obligations de sociétés de première qualité par rapport aux obligations des gouvernements afin d’obtenir un rendement supplémentaire.
  • Les fluctuations monétaires ne devraient pas être trop importantes pour décourager la diversification des placements sur les marchés étrangers.

Revenant sur l’année 2009, TD Waterhouse constate que la reprise boursière consécutive à la crise a suivi un parcours habituel. Ainsi, les actions des petites sociétés ont tiré leur épingle du jeu, comparativement aux titres des grandes sociétés, car elles sont plus sensibles à l’économie. Lorsque les marchés ont commencé à se redresser, le rendement de l’indice Russell 2000 des petites sociétés a surpassé celui du S&P500 par un «écart considérable». Toutefois, au cours des derniers mois, le S&P500 a gagné du terrain. TDWaterhouse prévoit que le revirement en faveur des sociétés à grande capitalisation se poursuivra en2010.

En 2010, les investisseurs considéreront de plus en plus les dividendes comme un «élément important du rendement global», souligne TD Waterhouse. À l’heure actuelle, le taux de dividendes dans un certain nombre de secteurs est anormalement élevé comparativement aux rendements des obligations, même en omettant l’impact du crédit d’impôt pour dividendes.

Par exemple, le rendement des obligations à 10 ans du gouvernement du Canada a toujours été, par le passé, de beaucoup supérieur au rendement offert par les banques canadiennes. «Ce n’est pas le cas actuellement et nous prévoyons que les actions affichant une croissance des dividendes attireront davantage l’attention des investisseurs en 2010», estime TD Waterhouse.

Favoriser les actionsOptimistes quant aux perspectives des marchés boursiers, les experts de TD Waterhouse constatent que les actions continuent de se vendre à des prix raisonnables. Par exemple, les titres des sociétés comprises dans l’indice S&P 500 se négocient à environ 15 fois les bénéfices d’exploitation estimatifs pour 2010. Il s’agit d’un multiple «conforme à la moyenne à long terme».

Par ailleurs, les liquidités demeurent très élevées, à la fois au Canada et aux États-Unis, ce qui révèle un «pouvoir d’achat latent», note TD Waterhouse. Quant à la volatilité des marchés, baromètre de la stabilité des marchés des capitaux, elle a considérablement diminué par rapport à l’an passé, ce qui est de bon augure pour les investisseurs.

Enfin, les gouvernements continuent d’adopter des politiques monétaires et budgétaires stimulantes, ce qui devrait favoriser la croissance de l’économie. Cela se traduira par une forte croissance des bénéfices, en particulier grâce à «l’excellent contrôle des coûts» qui a été exercé par les sociétés.

Certes, il reste nombreux obstacles à surmonter, notamment en ce qui a trait au marché immobilier aux États-Unis et à l’instabilité des marchés monétaires. Les principales sources de préoccupation sont le déséquilibre budgétaire causé par les mesures de stimulation, ainsi que le rythme et le moment auxquels les gouvernements mettront fin à ces mesures.

Malgré ces écueils, «la plupart des indicateurs sont à la hausse et nous recommandons une surpondération en actions», recommande la TD.

Pour ce qui est de la répartition géographique des placements boursiers, TD Waterhouse demeure prudente en ce qui concerne le Canada. En effet, l’une des principales raisons qui expliquent la vigueur du marché boursier canadien au cours de la dernière année est les prix élevés des marchandises qui ont été stimulés par la reprise économique en Chine, notamment. Or, une telle vigueur n’est pas soutenable à terme, croit TD Waterhouse, qui anticipe une baisse des rendements. Par conséquent, elle opte pour une approche plus prudente et recommande «une position neutre entre les secteurs géographiques».

Cap sur les obligations de sociétésL’apaisement de la crise du crédit a contribué à réduire l’important écart qui existait entre les rendements des obligations de sociétés et ceux des obligations du gouvernement. Malgré ce tassement, les obligations de sociétés continuent d’afficher une valeur supérieure à celle des titres émis par les gouvernements.

En effet, elles offrent un rendement supplémentaire et une durée relativement courte, de sorte que le risque que courent les investisseurs est relativement faible face aux hausses appréhendées des taux d’intérêt.

En 2010, l’écart des obligations de sociétés continuera de se réduire par rapport aux titres d’État, mais légèrement, prévoit TD Waterhouse. Par conséquent, la firme recommande aux investisseurs une surpondération en obligations de sociétés, bien que le ratio risques/avantages ne soit plus aussi favorable qu’il l’était.

Optimisme vis-à-vis du huardTD Waterhouse pense que le dollar canadien demeurera fort en 2010. La vigueur des prix des marchandises, plus particulièrement celui du pétrole, et l’affaiblissement du dollar américain ont contribué à l’appréciation du huard en 2009. Comme la crise du crédit s’atténuait, les investisseurs ont progressivement délaissé les titres sûrs au profit des produits boursiers. Résultat: le dollar américain a chuté d’environ 13 % depuis le sommet atteint en mars 2009, ce qui a fortement contribué à hausser la valeur du dollar canadien.

TD Waterhouse maintient ses prévisions optimistes à l’égard des marchandises et du dollar canadien. Toutefois, elle s’attend à ce que l’appréciation du huard ne soit ni assez importante ni suffisante pour décourager la diversification des placements sur les marchés étrangers.

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Ronald McKenzie