Peut-on être ouvertement gai et financier?

Par Christine Bouthillier | 17 septembre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Qui a dit que le monde de la finance était réservé aux hommes blancs hétérosexuels? Pas Paul Noble, en tout cas.

Ouvertement gai, le vice-président aux Services juridiques de BMO Marchés des capitaux croit fermement que son expérience montre qu’il est possible de mener à bien ses objectifs de carrière en affaires tout en assumant qui l’on est.

Il a d’ailleurs reçu le prix du leadership professionnel 2014 de l’organisme Out on Bay Street, qui œuvre pour le développement professionnel des membres de la communauté LGBT (lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres). Cette récompense lui a été décernée le 11 septembre dernier lors de la cérémonie des Leaders to be proud of Awards, à Toronto.

« Je suis vraiment honoré, surtout que l’organisation Out on Bay Street fait du travail de grande valeur dans la communauté LGBT, indique M. Noble, en entrevue avec Conseiller. Ça me donne aussi de l’espoir. En tant que cadre ouvertement gai, ça m’autorise presque à servir d’exemple. »

Un milieu ouvert?

Le monde de la finance est-il ouvert à l’homosexualité? Sans vouloir se prononcer sur le milieu des affaires en général, M. Noble admet que d’autres membres de la communauté LGBT pourraient ne pas avoir eu une expérience aussi positive que la sienne.

« Le travail d’organismes comme Out on Bay Street est toujours très important », ajoute le Torontois.

Il n’a toutefois que de bons mots pour son employeur, BMO, où il travaille depuis 2003.

« On y retrouve de fortes valeurs de respect et d’inclusion. Je suis vraiment chanceux d’y avoir passé les 11 dernières années », estime-t-il.

Meilleur pour les affaires

Accepter les employés avec toutes leurs différences est bon pour les affaires, soutient Paul Noble.

« Les employés se sentent appréciés et servent donc mieux les clients. Ça reflète aussi la diversité de la société, explique-t-il. Mélanger différentes perspectives augmente le pouvoir de l’entreprise. On prend de meilleures décisions et l’entreprise obtient de meilleurs résultats. »

C’est pourquoi BMO, mais aussi d’autres institutions financières, a mis sur pied des groupes où les employés peuvent se réunir selon leurs affinités, comme Waves, pour les personnes sourdes et malentendantes, ou Step Ahead, pour les gens avec des problèmes de mobilité. M. Noble est membre du groupe d’affinité des LGBT de BMO, où les travailleurs peuvent échanger, représenter BMO dans des évènements extérieurs et obtenir du mentorat.

Il siège également au Conseil sur le renouvellement en matière de diversité de BMO. Avec d’autres employés d’expérience, il mesure le bilan de l’entreprise en matière de diversité et encadre toutes les initiatives faites au sein de BMO en ce sens.

« C’est très gratifiant. J’ai le privilège de voir et de guider tous les efforts qui sont faits », confie-t-il.

Qui est Paul Noble?

Diplômé de l’Osgoode Hall Law School à Toronto en 1995, Paul Noble a fait ses débuts dans une importante firme d’avocats, Torys LLP, où il travaillait déjà dans les marchés de capitaux. Il est ensuite passé au sein de BMO en 2003 dans le même secteur. Dès 2007, il a obtenu le titre de vice-président.

De 2008 à 2011, il a été envoyé au siège social américain de BMO, à Chicago. Il y a participé à la plus grande acquisition de BMO aux États-Unis : celle de la Marshall & Ilsley Coporation (M&I Bank). Il est de retour au Canada depuis 2011 et se voit continuer encore longtemps au sein du groupe.

Christine Bouthillier

Titulaire d’un baccalauréat en science politique et d’une maîtrise en communication de l’Université du Québec à Montréal, Christine Bouthillier est journaliste depuis 2007. Elle a débuté sa carrière dans différents hebdomadaires de la Montérégie comme journaliste, puis comme rédactrice en chef. Elle a ensuite fait le saut du côté des quotidiens. Elle a ainsi été journaliste au Journal de Montréal et directrice adjointe à l’information du journal 24 Heures. Elle travaille à Conseiller depuis 2014. Elle y est entrée comme rédactrice en chef adjointe au web, puis est devenue directrice principale de contenu de la marque (web et papier) en 2017, poste qu’elle occupe encore aujourd’hui.