Plaidoyer en faveur des commissions intégrées

Par La rédaction | 5 janvier 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Plus d’un lecteur de Conseiller sur deux se déclare opposé à l’abolition des commissions intégrées, selon un sondage mené sur son site web.

À la question « Les commissions risquent de disparaître bientôt. Qu’en pensez-vous? », 54,6 % des 1 456 participants ont répondu être contre, soit 795 personnes.

Au contraire, 31,6 % d’entre eux se sont prononcés en faveur de l’abolition (460 personnes), tandis que 13,8 % ont indiqué ne pas avoir d’avis sur la question.

Le sondage a été mené en ligne entre le 5 juillet 2016 et le 4 janvier 2017.

« LES COMMISSIONS DOIVENT RESTER », SELON L’APCSF

En entrevue avec Conseiller, l’Association professionnelle des conseillers en services financiers (APCSF) s’est dite « nullement étonnée » et « satisfaite » du fait qu’une majorité des répondants était hostile à une éventuelle disparition des commissions.

« Nous sommes convaincus que celles-ci doivent rester en place, martèle son président, Flavio Vani. Le problème des commissions ne se trouve pas du côté des fonds dits indépendants ou non exclusifs, mais plutôt du côté de la distribution des produits et des fonds intégrés. Si les ACVM veulent éliminer les commissions, qu’elles s’occupent donc en priorité des fonds ou des produits exclusifs. Nous sommes assurément contre leur suppression, et nous l’avons dit aux Autorités ainsi qu’à l’Autorité des marchés financiers [AMF]. »

LES PETITS ÉPARGNANTS DAVANTAGE PÉNALISÉS?

« Les commissions intégrées sont importantes, car la grande majorité des épargnants au Québec ont investi moins de 40 000 dollars dans des fonds indépendants. Or, si on supprime ces commissions, ils ne pourront plus bénéficier des conseils de représentants professionnels », souligne Flavio Vani.

Si les commissions intégrées disparaissent, « il faudra faire payer des honoraires à tout ce monde-là, ajoute-t-il. Mais quel professionnel va se déplacer ou faire une analyses des besoins financiers, mettre sept ou huit heures de travail pour un placement de 5 000 ou 10 000 dollars? Je veux bien donner du service, mais je ne suis quand même pas prêt à travailler sous le salaire minimum! »

Réunis à l’automne à Laval à l’invitation de l’Association, plusieurs des participants aux États généraux 2016 sur la pertinence des commissions intégrées avaient déjà sonné l’alarme. Selon eux, ce sont en effet les petits épargnants qui souffriraient le plus de l’abolition des commissions intégrées, puisque plusieurs n’auraient tout simplement pas les moyens de verser des honoraires et se tourneraient alors vers des institutions financières.

Également contactés par Conseiller pour commenter ce dossier, l’AMF et le Conseil des professionnels en services financiers (CDPSF) n’ont pas donné suite. À noter qu’au mois de novembre, le CDPSF a lancé une consultation en ligne pour permettre à ses membres de s’exprimer. La date limite pour y répondre a d’ailleurs été repoussée au 31 janvier prochain.

LA CONSULTATION APPROCHE

À l’instigation des ACVM, des consultations sur la pertinence d’abolir ou pas les commissions intégrées doivent débuter le 10 janvier.

La consultation se déroulera sur une période de 150 jours, délai plus long que la normale, pour permettre une opération de grande ampleur.

La rédaction