Pourquoi les investisseurs sont-ils pessimistes?

Par La rédaction | 24 février 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le début de l’année a été plutôt mouvementé sur les marchés financiers et les Bourses au Japon et en Europe sont récemment passées en territoire baissier. Faut-il s’en inquiéter? demande une note publiée hier par Desjardins Études économiques.

Plusieurs facteurs influencent actuellement les marchés et expliquent, au moins en partie, la récente débâcle boursière, soutient Jimmy Jean, économiste principal au Mouvement.

Ainsi, les bénéfices de la Bourse américaine reculent, « ce qui a incité certains à craindre qu’une récession économique ne guette », relève-t-il. Toutefois, insiste l’analyste, « il faut aussi garder à l’esprit que le repli récent des profits n’est pas un phénomène généralisé à travers les secteurs » et qu’il est « en grande partie concentré dans l’énergie et les matériaux », qui présentent des chutes de revenus respectives de 35 % et 10 %.

LA SITUATION EN CHINE HORS DE CONTRÔLE?

Au-delà du problème des matières premières et de l’impact de l’appréciation du billet vert sur les revenus des multinationales américaines, la « hausse des coûts de main-d’œuvre » représente un second obstacle aux profits, croit Jimmy Jean.

De même, le désordre que connaît la Chine depuis plusieurs mois « a constitué un autre facteur préoccupant pour les marchés boursiers cette année », souligne-t-il, rappelant que l’indice boursier de Shanghaï s’est effondré de près de 50 % depuis juin 2015 et que les autorités chinoises ont éprouvé des difficultés à stabiliser à la fois la Bourse et leur devise.

Résultat : les investisseurs se montrent de plus en plus sceptiques quant à la capacité du pays de stabiliser sa monnaie, « surtout devant la pression constante qu’occasionnent les sorties de capitaux ».

LIEN « ÉNIGMATIQUE » ENTRE PÉTROLE ET BOURSE

« Selon ce point de vue pessimiste, écrit Jimmy Jean, la chute inévitable du yuan devrait provoquer une onde de choc désinflationniste qui se propagera à travers le monde. » Ce qui impliquerait « un dollar américain plus fort […], intensifiant du même coup un important vent contraire pour les exportations américaines ».

Autre source de déséquilibre des marchés : le lien, que l’analyste juge « énigmatique », entre le pétrole et les Bourses. Ainsi, « la corrélation […] a approché le niveau de perfection, en dépit du fait que la baisse des prix des carburants constitue un facteur positif pour l’activité économique », relève-t-il.

Même si la faiblesse des prix de l’or noir « soulève le spectre de faillites et de défauts dans le secteur de l’énergie », Jimmy Jean souligne qu’« il n’y a pas de pétrolière d’importance systémique, comme c’était le cas avec les institutions financières en 2008 ».

Quand on sait que les prêts accordés aux entreprises du secteur du pétrole et du gaz « comptent pour moins de 5 % du portefeuille de prêts des grandes banques américaines, remarque-t-il, il est difficile de voir comment la chute des prix du pétrole constitue un élément négatif pour l’économie américaine ».

RISQUE DE RÉCESSION AUX ÉTATS-UNIS?

« Vu l’ampleur des mouvements quotidiens [enregistrés] depuis le début de l’année, on ne peut négliger la probabilité qu’une nouvelle phase d’aversion au risque entraîne le marché en baisse, voire en territoire baissier. Toutefois, un marché baissier ne serait pas justifié d’un point de vue économique », conclut l’économiste, qui estime les risques d’une récession américaine à « environ 20 % ».

L’activité économique a baissé en novembre au Québec

Le produit intérieur brut (PIB) réel dans la province a diminué de 0,4 % en novembre, après avoir connu une baisse de 0,5 % le mois précédent, selon les données publiées hier par l’Institut de la statistique du Québec.

Selon l’ISQ, cette baisse du PIB est essentiellement due aux pertes observées dans les services publics, la construction, les services administratifs, les services de soutien, les services de gestion des déchets et d’assainissement, les soins de santé et l’assistance sociale ainsi que dans les administrations publiques.

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