Prédire le marché boursier avec le niveau de chômage

15 août 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Voici comment une stratégie d’investissement basée sur le chômage tendanciel peut faire toute la différence.

Plus un investisseur suit un grand nombre de statistiques économiques, plus il risque d’être tendancieux dans ses décisions. D’où l’importance de ne suivre que quelques statistiques parmi les plus importantes qui illustrent bien la santé d’une économie.

Selon moi, trois sont incontournables.

Les trois plus importantes statistiques économiques à suivre

• La tendance des prévisions des économistes sur le PNB d’un pays, qui en mesure l’évolution de la richesse; • Les ventes au détail, qui sont le reflet du comportement du consommateur et qui constituent la plus grande part du PNB d’un pays; • Le niveau d’emploi (chômage), qui est certes un indicateur retardataire, donne le pouls de la santé d’une économie.

Ce billet se penche particulièrement sur l’évolution du niveau de chômage. En effet, suivre la tendance de cette statistique sur trois mois est un très bon indicateur de l’orientation future du marché boursier.

Une stratégie très simple comportant un seul critère : le niveau de chômage

Le tableau qui suit démontre qu’avoir investi depuis 30 ans dans l’indice S&P 500, incluant les dividendes, aurait rapporté un rendement de 8 % composé, ce qui est très bien.

Peu d’investisseurs ont connu ce rendement selon les études de Dalbar.

Toutefois, si chaque fois que la tendance sur trois mois du niveau de chômage s’est détériorée, l’investissement avait été dirigé vers des obligations jusqu’à ce qu’elle se soit améliorée pour retourner de nouveau dans le marché boursier, le rendement composé serait passé de 8 % à 10,4 %. Cela représente une valeur ajoutée de 2,4 %.

La valeur d’un investissement de 100 000 $ serait ainsi passée de presque 1 million au double, soit 2 millions.

De plus, le portefeuille de placement aurait continué à progresser durant les périodes de changement de tendances par rapport à un investissement passif dans l’indice S&P 500, comme l’illustrent la période de 2001 à 2003 et la période de 2007 à 2010, durant lesquelles le modèle proposait une répartition dans les obligations plutôt que dans les actions.

Pourquoi ne pas remplacer le S&P 500 par des FNB à plus forte valeur ajoutée?

Au lieu d’investir dans l’indice S&P 500, l’investisseur pourrait opter pour une stratégie actions plus prudente, comme la stratégie dividendes rachats ou celle des dividendes croissants. La recherche a bien démontré que ces stratégies boursières modérées ont réalisé des rendements de 2 % et plus par année depuis de longues périodes.

Le tableau suivant illustre le même calcul que le précédent, mais avec un rendement plus élevé de 2 %. Le même montant de 100 000 $ investi il y a 30 ans vaudrait trois fois plus que l’investissement passif dans le S&P 500, soit 3 millions. Cependant, l’impact de l’impôt n’est pas tenu en compte dans ce calcul.

Niveau de chômage canadien ou étranger?

La très grande majorité des études financières tiennent compte principalement de l’économie américaine. Toute conclusion des recherches américaines sur l’analyse financière peut toutefois s’appliquer à d’autres pays occidentaux, y compris le Canada. Les comportements boursiers sont en effet assez similaires partout.

Sources d’informations pour les deux études

1. Bureau of Labor Statistics pour le niveau de chômage américain 2. L’Indice S&P 500

Note : Cette étude de simulation rétrospective n’engage que moi. Elle permet de démontrer que quelques statistiques économiques occupent une place importante dans la prévision du marché boursier reflétée ici par l’indice S&P 500.