Protégez le portefeuille de vos clients

Par La rédaction | 8 août 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Jusqu’ici, 2018 s’est révélée plus chaotique que ces dernières années pour le marché. Si le temps d’une récession n’est pas encore arrivé selon les experts, cela ne coûte rien de vous assurer que le portefeuille de vos clients est bien diversifié et bien protégé contre une éventuelle volatilité ou chute des marchés.

Les investisseurs se laissent facilement influencer par leurs émotions et pourraient vous demander de prendre des titres qui affichent de bonnes performances à court terme et d’abandonner ceux dont la performance à court terme est plus faible. Expliquez-leur que cette stratégie n’est pas prudente. Elle fait effectivement ses preuves lorsque les marchés ont de bons résultats, mais en cas de correction des marchés, un portefeuille trop concentré peut s’avérer très dangereux.

Cela ne signifie pas que vous devriez adopter une position défensive, mais que vous devriez maintenir un bon équilibre dans le portefeuille de vos clients afin de correspondre à leur volonté de prendre des risques, conseille Martin Pelletier, gestionnaire de portefeuille et chef de la direction financière chez TriVest Wealth Counsel Ltd, dans le Financial Post.

Selon lui, trois principaux domaines de diversification sont à considérer.

1. LES CATÉGORIES D’ACTIFS

En raison de la faible performance des marchés obligataires, beaucoup d’investisseurs ont choisi de baisser leur pourcentage de revenu fixe dans leur portefeuille par rapport à leurs actions. Ainsi, les portefeuilles de base généralement composés de 60 % d’actions contre 40 % d’obligations ont probablement évolué pour devenir des 70/30. Effectivement, l’enquête de juillet (AAII Asset Allocation Survey) sur la répartition des actifs montre que la répartition des fonds propres est à 68,3 %, une proportion nettement supérieure à la moyenne historique qui se situe à 61 %.

De plus, les investisseurs ont préféré les obligations à court terme en raison des risques liées à la hausse des taux d’intérêt. Ainsi les positions obligataires des portefeuilles sont plus basses et d’une durée plus courte que d’habitude.

Depuis janvier 2000, il est intéressant de noter que le portefeuille 70/30 a généré un rendement annuel de 5,4 %, ce qui est inférieur au rendement annuel du portefeuille 60/40 (6,7 %). Martin Pelletier explique cela par le fait que les prélèvements ont été sensiblement inférieurs en 2008, les 70/30 ont perdu 23,9 % cette année-là, et les 60/40, 12,8 %.

PENSEZ À DIVERSIFIER

Selon Martin Pelletier, la diversification est la clé autant en matière de stratégie du gestionnaire que de marché et de secteurs.

Il conseille que les stratégies soient peu corrélées dans le portefeuille. Cela signifie tenir une variété de gestionnaires qui utilisent divers processus d’investissement, tels que la qualité et la valeur, la faible volatilité, l’allocation d’actifs tactiques, les options et les produits dérivées, les capitaux propres et la dette.

Il recommande également de diversifier les marchés. Celui des actions américaines attire de nombreux investisseurs étant donné ses performances, mais il y a d’autres occasions sur d’autres marchés. M. Pelletier regarde ainsi également du côté de l’Europe, de l’Australie, de l’Extrême-Orient et des marchés émergents.

Certains secteurs ont offert un meilleur rendement au Canada qu’aux États-Unis, c’est le cas des télécommunications et des services bancaires.

Pour résumer, Martin Pelletier conseille de s’écarter de la foule et d’élargir son horizon temporel lors de l’évaluation du portefeuille. Selon lui, il ne faut pas choisir des fonds en fonction des performances récentes, mais plutôt miser sur un rééquilibrage régulier et cohérent.

La rédaction