Prudence à l’endroit de « Banc de Binary »

Par La rédaction | 12 août 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’AMF recommande la prudence à l’égard d’une plateforme web spécialisée dans les transactions d’options binaires. Cette compagnie, appelée Banc de Binary, est située à Chypre, mais ses services sont maintenant offerts aux clients du monde entier.

À l’heure actuelle, l’Autorité a reçu au moins une plainte concernant cette compagnie, de la part d’un investisseur qui aurait négocié par l’entremise de la plateforme de Banc de Binary et qui n’a pas été en mesure de récupérer le montant investi. La firme de Chypre est déjà sur les écrans radars de plusieurs organismes de réglementation. La Commission des valeurs mobilières de l’Ontario l’a inscrite sur sa liste noire à l’intention des investisseurs en octobre 2012. La Commodity Futures Trading Commission des États-Unis a intenté une poursuite civile à l’égard de cette société en juin dernier.

Banc de Binary n’est pas inscrit auprès de l’AMF et ne dispose d’aucune dispense qui lui permettrait de solliciter des investisseurs au Québec. Rien n’indique cependant qu’actuellement la compagnie fasse une sollicitation ou une publicité directement destinée aux investisseurs québécois.

Un boni de 50 %

La stratégie commerciale de la compagnie peut faire en sorte que l’investisseur voit ses fonds bloqués. Afin d’inciter les internautes à ouvrir un compte, Banc de Binary offrirait un boni de 50 % de la valeur du montant déposé par le client à l’ouverture de son compte. Cependant, le contrat prévoit que sur acceptation de ce boni, le client ne pourra retirer son investissement que lorsque la valeur totale de ses transactions atteindra 20 fois la valeur à l’ouverture.

Les options binaires, c’est tout ou rien

Les produits de placement offerts sur la plateforme de transaction sont des options binaires, un outil qui est habituellement utilisé dans le marché des devises. Ce type de produit s’apparente davantage à un pari sportif qu’à un outil de placement. Avec une option binaire, l’investisseur fait face à deux issues à l’échéance de son investissement : soit il gagne une somme déterminée d’avance (souvent appelée prime) ou il perd sa mise. C’est donc tout ou rien.

Dans sa documentation l’AMF, donne l’exemple suivant : un premier négociateur pourrait anticiper que le dollar canadien clôturera à un niveau supérieur au dollar américain. Il achèterait alors une option binaire à la hausse (ou call) afin de profiter de cette éventualité pour une somme de 100 $. À l’inverse, un second négociateur pourrait anticiper que le cours clôturera à un niveau inférieur. Il achèterait alors une option binaire à la baisse (ou put) pour une somme de 100 $. À l’échéance, si le cours du dollar canadien termine à la hausse, le premier négociateur ayant anticipé un cours haussier récupère le montant investi, 100 $, plus la somme déterminée à l’avance (par exemple une prime de 80 %, soit 80 $), il aurait donc un crédit de 180 $ dans son compte. Quant au négociateur qui avait anticipé un cours baissier, il perd la totalité de son investissement.

De manière générale, l’AMF rappelle que le marché des devises est complexe et très volatil. Il s’adresse à des investisseurs aguerris, disposés à assumer des risques importants.

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La rédaction