Quand la confiance excessive coule un portefeuille…

Par Dominique Lamy | 5 février 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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À quelques semaines du cinquième anniversaire du creux boursier atteint en mars 2009, et après avoir vu le S&P 500 grimper de 175 % depuis ce temps, le sentiment des investisseurs à l’égard des Bourses demeure relativement positif. Le gestionnaire de portefeuille Thane Stenner, invité du Globe Investor, profite de l’occasion pour expliquer l’effet catastrophique d’une confiance excessive sur le rendement d’un portefeuille.

La confiance est évidemment à la base même des marchés financiers. Plus vos clients seront d’avis que le prix d’une action montera, plus ils en achèteront, entraînant ainsi le cours du titre à la hausse. L’inverse est aussi vrai : un pessimisme généralisé entraîne les cours à la baisse. Positive ou négative, cette confiance ne sert pas toujours les investisseurs et serait responsable de plusieurs biais lorsque vient le moment d’investir.

1. Des placements trop concentrés

Un signe certain d’une confiance excessive est la tendance à vouloir tout miser sur un seul cheval. Le fait d’investir une grosse proportion de son portefeuille dans un seul titre boursier pour miser sur une éventuelle hausse, ou de liquider toutes ses positions en portefeuille pour augmenter son encaisse dans l’éventualité d’une baisse abrupte du marché sont des exemples qui démontrent le rôle joué par les émotions dans l’art d’investir.

2. La distorsion cognitive « blanc ou noir »

Les investisseurs trop confiants analysent souvent une situation selon le schéma « tout ou rien ». Autrement dit, ils imaginent que le marché boursier explose de record en record, ou s’apprête à plonger à des creux jamais visités jusqu’à maintenant. La réalité est souvent davantage teintée de… gris!

3. L’ignorance du risque

Une confiance aveugle en ses propres moyens entraîne souvent le boursicoteur à jouer avec le feu et à ignorer le danger qui guette pourtant ses actifs. Il est convaincu de pouvoir réaliser de l’argent facilement, et oublie de bien évaluer les risques potentiels associés à des placements plus audacieux. « C’est un scénario différent cette fois-ci », se dit-il pour se convaincre du bien-fondé de sa démarche actuelle et pour tenter de minimiser ses bourdes similaires du passé.

4. L’absence de « plan B »

Que se passe-t-il lorsque l’investisseur trop confiant est dans l’erreur? Il demeure collé à son plan initial. Souvent, il n’aura aucune alternative à déployer pour apporter les correctifs nécessaires à son portefeuille.

Savoir tempérer l’optimisme et le pessimisme

Une confiance « prudente » a assurément sa place dans le monde de l’investissement. Vos clients doivent d’ailleurs bien faire leurs devoirs et se rappeler qu’ils pourraient fort bien faire fausse route dans les dédales de la Bourse. M. Stenner rappelle d’ailleurs « que ce n’est pas ce que vous savez qui vous met dans le pétrin, mais ce que vous savez réellement ».

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Dominique Lamy